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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0017 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 17 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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L'IMMIGRATION ARYENNE

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afghan sont celles que nous appelons iraniennes. La diversité des climats et sans doute aussi celle des « indigènes » trouvés en possession des deux versants de la grande barrière n'ont fait, depuis lors, en dépit de relations incessantes, qu'accentuer la distinction. La différence climatérique est bien connue : au nord des montagnes et sur le plateau de l'Iran un rude hiver, régénérateur de l'énergie, est l'antidote du brûlant été; dans la péninsule indienne, un accablant soleil ne connaît guère d'autre contre-partie que les vapeurs chaudes de la mousson des pluies. On voudrait pouvoir contraster de même en deux mots les populations pré=aryennes rencontrées des deux parts et leurs civilisations respectives. Pour faire pendant aux Dravidiens ou « Sumérodravidiens », déjà çivaïtes avant la lettre et cacuminalisant de naissance, qui viennent de nous être révélés par les fouilles de l'Indus, il incombe aux iranisants de définir, si possible, quelles sortes de « Touraniens », d' « Asianiques », voire d'envahisseurs sémites, étaient répandus de la Caspienne à l'1rythrée, et de discerner quelle a pu être leur part d'influence dans la genèse du mazdéisme ou la déformation des consonnes iraniennes... •

Mais sachons nous tenir là où le sol est suffisamment stable sous nos pieds. Notre point de départ est une Bactriane dès longtemps colonisée par un peuple de moeurs patriarcales, chasseur, pasteur, agriculteur, d'esprit belliqueux et sportif, mangeur de viande et fauteur de sacrifices sanglants, vivant sur le pied d'un réciproque échange de services avec ses dieux et, quoique illettré, fier de sa race et soucieux de la blancheur de son teint. Partagés en clans et en tribus fortement unis autour de leurs chefs de guerre et de leurs prêtres-sorciers, ces Âryas, comme ils s'appellent eux-mêmes, possèdent, grâce à leur courage personnel, à un armement à la fois offensif et défensif, et surtout au dressage du cheval (13), une supériorité militaire certaine sur les populations des latitùdes plus basses. En dépit du fait qu'ils sont pour une bonne part déjà parvenus au stade semi-sédentaire, leurs vieilles hérédités nomadiques continuent sans doute à les travailler : peut-être aussi recommencent-ils .à se sentir à l'étroit en Oxiane ou subissent-ils la pression de leurs congénères demeurés en arrière — pression que l'on se plaît parfois à attribuer à la dessiccation périodique des régions centrales de l'Asie (z4). Nous n'en savons pas si long : mais le fait certain est qu'au moment où nous nous attachons à leurs pas, ils sont mûrs pour la traversée de la digue montagneuse qui les avait jusqu'alors contenus. Il est seulement raisonnable de penser qu'avant tout essaimage, caravanes ou raids armés ont depuis longtemps exploré les passes, repéré les étapes et reconnu les terrains de colonisation. Il ne leur reste plus qu'à se mettre en mouvement ; et c'est ici que notre connaissance de la route doit nous permettre d'aller nous embusquer pour les voir passer.

LE MODE DE PÉNÉTRATION. - La prétention n'est pas aussi présomptueuse qu'on pourrait croire. Désormais dépouillés de leur prestige mythique, les Âryas ne descendent plus des cimes dans une gloire d'apothéose, comme des héros d'opéra : ce ne sont plus que des hommes et qui ont péniblement piétiné dans les rocailles de la montagne et la poussière des plaines. A la vérité, la Cambridge History of India s'efforce de leur rendre un suprême hommage en décidant que, du moins, leur immigration dans l'Inde fut la dernière en son genre (15). Après eux, il n'y aurait eu que des raids de conquérants, mais plus de ces lents et persistants déplacements de popula- tions que, dans leur cas, il nous faut admettre : car ainsi l'exige impérieusement, pour devenir intelligible, la prédominance constatée de nos jours dans tout le Paiijâb du type racial indo-aryen, sans oublier sa diffusion dans le reste de l'Hindûstân, ni l'actuelle distribution des langues indo-aryennes. Nous regrettons de devoir dépouiller leur front ancestral de ce dernier lambeau d'auréole : mais la vérité nous force à reconnaître que d'autres tribus nomades, scythes, turques ou mongoles,