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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0181 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 181 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LE MODELAGE   347

la substitution pure et simple du stuc moins durable au schiste moins économique le premier stade du nouveau développement que nous avons entrepris de suivre jusqu'au bout. Le second serait caractérisé par la schématisation des scènes légendaires : le meilleur exemple que nous en connaissions pour l'instant est ce panneau de Hadda (pl. XLVI, en contraste avec AgbG., fig. 179 et 447) qui réduit la figuration du « Sommeil des femmes » à ses trois personnages essentiels, Yaçodharâ qui dort, le Bodhisattva qui veille et l'écuyer qui lui apporte sa coiffure. Mais, à mesure que se prolonge la vie de l'école, les fondations tardives ne s'adaptent pas seulement à. la misère des temps : elles s'accommodent également des tendances nouvelles qui, grâce à l'extension progressive de la dévotion (bhakti) et de l'idolâtrie, transforment peu à peu l'imagerie bouddhique. A la représentation des légendes figurées qu'apparemment on avait assez vues et qui en tout cas avaient été suffisamment vulgarisées par la peinture, on préfère à présent la confection d'idoles de plus en plus nombreuses, les mérites du donateur étant censés croître en raison directe de leur nombre. C'est alors que les monuments bouddhiques du Nord-Ouest commencent à changer sensiblement d'aspect et peuvent donner l'impression d'une orientation nouvelle. Les histoires sans paroles cèdent définitivement la place à des rangées d'icones parfois isolées (Jauliän, pl. XII c), mais le plus souvent groupées par trois; et dans ces groupes montrant un Buddha ou un Bodhisattva assis entre deux assistants se découvre encore comme un lointain souvenir des scènes de l'Invitation à la Prédication ou de l'Instigation au grand départ (cf. Agb G., II, p. 87-8 et fig. 347). Tantôt l'abaque des pilastres s'allonge pour encadrer leurs têtes; tantôt on dessine autour d'eux, comme un cadre supplémentaire, la coupe'en élévation de la chapelle sous laquelle ils sont censés assis, ce qui donne selon le cas un fronton coupé ou une arche trilobée (Agb G., fig. 47 et 52; cf. fig. 81). Imaginez à présent qu'on veuille aller toujours multipliant le nombre des images sur un monument de dimensions limitées. Évidemment on n'y réussira qu'à condition de diminuer leur taille; et l'expédient le plus simple, en même temps que le plus fidèle au système général de l'école, consistera à partager entre deux rangées d'icones la hauteur de chaque frise. Subsidiairement l'allongement horizontal des panneaux, corrélatif avec leur rétrécissement dans le sens vertical, amènera à loger désormais les assistants dans l'intervalle ainsi créé entre les pilastres et le cadre trapézoïdal ou tréflé de la figure centrale. C'est de cette façon que nous obtenons finalement, selon une progression naturelle, les stûpa de style flamboyant de Jauliân (Mém., no 7, pl. Vb-VII), lesquels paraissent avoir représenté le dernier cri en ce genre avant la fatale invasion hunnique.

Nous sommes, il va sans dire, les premiers à reconnaître que ce schéma évolutif est simplifié à l'extrême et qu'en pratique les exemples concrets sur lesquels s'étaye sa division en périodes successives se chevauchent fréquemment les uns les autres : il ne nous en conduit pas moins de façon assez sûre jusqu'à la fin du vo siècle ; et ainsi nous pourrions nous croire arrivés au bout de notre tâche. Ce serait à tort : car en fait nous sommes loin d'avoir terminé la revue des documents. nouveaux ou éclairés d'une lumière nouvelle. A la même série que les têtes gandhâriennes de stuc appartiennent visiblement celles qui ont été découvertes à Ushkar (Huvishkapura), à l'entrée Nord-Ouest de la vallée de Kaçmîr : or il semble bien qu'il y faille voir des débris de la décoration de la fondation bouddhique qui, nous dit la Chronique royale, y avait été élevée par le roi LalitâdityaMuktapîda (700-736). De la même date et de la même époque doivent être également celles dont la tenace ingéniosité de M. C.-L. Fabri a réussi à dépister la provenance dans le voisinage de Jammu, à une dizaine de lieues au Nord de Siâlkot, le Çâkala de Ménandre et de Mihirakula. Il est donc désormais certain que la plastique gréco-bouddhique n'a pas irrémédiablement péri sous les coups de ce dernier, puisque nous trouvons le prolongement, d'une de ses branches florissant deux siècles après la mort du dévastateur dans les pays mêmes qui faisaient partie de ses