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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0100 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 100 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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266   LES PROPAGANDES RELIGIEUSES

perse, plus ancienne, plus longue et, en fait, continuée sous le couvert des Grecs et des Scythes, semble en revanche avoir eu des effets plus durables et plus profonds.

LES DIEUX IRANIENS. - On ne peut manquer d'être frappé du parallélisme qui s'établit naturellement, du point de vue particulier qui est en ce moment le nôtre, entre les résultats de l'immigration vêdique et ceux de l'invasion iranienne. Dans l'un comme dans l'autre cas nous ne relevons de trace précise que de l'introduction d'un seul dieu, mais aussi du plus populaire de tous. Il ne fait pas de doute pour l'observateur que le fond de la religion iranienne n'ait été, de tout temps, le culte du Soleil. Nous revoyons toujours, pour notre part, ce mendiant grandiloquent et à-demi fou de Lashgird, invectivant Allâh pour avoir fait le pain si cher ou l'avoir fait, lui, si pauvre : s'en prenant à Dieu, c'est au Soleil qu'il montrait le poing. Les âmes simples n'échappent pas à ces sortes d'emprises héréditaires. Aussi ne peut-on être surpris qu'avec les armées et l'administration perses le culte de Mithra ou Miira soit venu réchauffer, si l'on peut ainsi dire, dans le Gandhâra et le Paiïjâb celui de Mitra, identifié avec Sûrya, et se soit plus tard spontanément mêlé à celui d'Hèlios et d'Apollon. Aux types des monnaies indo-grecques et indo-scythes viennent s'ajouter ici maints documents sculpturaux, depuis le fameux quadrige solaire de Bodh-Gayâ, évidemment importé du Nord-Ouest, jusqu'au bige médiéval récemment exhumé près de Kabul par MM. J. Hackin et J. Carl. Le trait décisif nous est révélé par la tradition locale de Kâçyapapura, alias Mûlasthâna, telle que les purâna, Hivan-tsang et Al-bit-tint sont d'accord pour nous la transmettre. On ne saurait voir, en effet, dans le grand sanctuaire et pèlerinage panjâbi du Soleil une manifestation purement hindoue des vieilles croyances aryennes : si celles-ci sont effectivement communes aux deux branches de la race, le fait que le vieux temple de Multân était desservi par des « mages » avoués suffit à prouver qu'il y avait eu à tout le moins implantation d'une greffe iranienne sur le sauvageon indien. Ce n'est pas pour une autre raison_que, dans l'iconographie de la péninsule jusqu'au Bengale et jusqu'au temps des Pâlas, les images de Sûrya-dêva (probablement le Soroadeios d'Athénée) ont gardé, signe caractéristique de leur pays d'origine, le costume du Nord-Ouest, à commencer par les bottes (7).

Tous les faits rappelés ici (et auxquels on pourrait ajouter le succès parallèle du Mithraïsme en Occident) sont trop connus pour qu'il soit besoin d'insister. Il convient seulement de noter, à côté de la diffusion du culte solaire, le rôle également important joué par la divinité lunaire, masculine en Orient. Candra ou Mao se présente à nombre d'exemplaires sur les monnaies, en ronde-bosse et sur les fresques de Bâmyân. Plus intéressante encore pour nous est l'apparition de l'Artémis radiée sur les monnaies de Dèmètrios et, plus tard, de Mauès. Depuis longtemps on y a reconnu

une représentation hellénisée de la grande déesse Anâhita ou Anaïtis, ou encore Nanaia, qui avait à Bactres un sanctuaire célèbre. Nous n'avons pu sur place nous défendre de l'impression (supra, p. 76-7) que la grande foire de printemps qui se tient à Mazâr-é-Sharîf autour du tombeau supposé d"Alî n'était que la survivance, déplacée de quelques lieues vers l'Est et transférée à une autre religion, de ce pèlerinage traditionnel, en un mot la forme contemporaine de la vieille orgie nationale des « Sacées ». Comme pour mieux confirmer ce rapprochement, une coutume curieuse, évident héritage du passé pré-islamique, veut encore que, pendant la durée de ces sortes de saturnales, la foule des nomades assemblés jouisse d'une immunité absolue à l'intérieur de l'enclos sacré, où la police n'a même pas le droit de pénétrer. Un sociologue indien a de son côté re marqué, d'une part, que le carnaval printanier du Holt, si populaire dans toute la péninsule avec ses chants et ses gestes obscènes, ses jets d'eau colorée de rouge et toute sa liesse licencieuse, représente la forme hindouisée des Sacées, et, d'autre part, que cette fête n'a aucune espèce d'attache ni de justification