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0069 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 69 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES INVASIONS DES BARBARES   235

de Peshâwar, ceux de Kohât, de Bannu, de Déra-Ismaïl-khân, voire même de Déra-Ghâzi-Khan. C'est de cette partie orientale de ses domaines que le roi de Kapiça tirait le plus clair de son revenu : car le reste n'était que montagnes. Comme il procédait à un tour complet de ses provinces, nous pouvons, sans crainte de nous tromper, déduire du silence de Hivan-tsang sur ce point qu'il ne possédait pas l'Arachôsie, restée Sassanide. En revanche, le pèlerin prend soin de nous avertir qu'à la faveur des multiples arêtes bordières dont la plus orientale porte aujourd'hui le nom de Monts Suléiman, un pays indépendant, sorte de Yâghistân avant la lettre et où les gens du roi ne se risquaient pas, venait s'enfoncer comme un coin entre le bassin de l'Indus et celui de l'Hêlmand. C'est seulement dans la partie septentrionale de ce système orographique, actuellement habitée par les Kâkars et les Suléiman-Khels, qu'une ou plusieurs routes, sans doute jalonnées de postes de police, laissaient passer le trafic entre les plaines de l'Inde et le plateau de l'Irâri. Pour ce district relativement soumis, la Biographie est seule à nous donner le nom d'A-p'o-kien, que Stanislas Julien resti-

tue en Avakan et dans lequel Cunningham a cru deviner la première mention historique des Afghans. L'hypothèse est d'autant plus défendable que c'est dans cette même contrée qu'Hérodote plaçait déjà sa Paktyikè orientale (cf. supra, p. 198), et nous aurons bientôt à y revenir (infra, p. 251).

Si nous passons à présent aux provinces occidentales du roi de Kapiça, nous ne disposons de ce côté d'aucun repère autre que l'identification du Jâguda avec la haute vallée de l'Arghand-âb, et celle-ci même, pour sûre qu'elle soit, soulève bien des problèmes.. Le fait que ce terme géographique est l'un des noms indiens du safran ne nous apprend rien de plus que ce que Hivan-tsang nous confirme en un autre endroit de ses Mémoires, à savoir que le pays en question exportait en gros, et jusque dans l'Inde centrale, la précieuse poudre dorée fournie par les étamines de cette fleur et qui vaut encore son pesant d'argent (33). A regarder les choses du côté iranien, faut-il soupçonner dans le vieux-perse Thatagu, l'élamite Saddaku et le babylonien Sattagu des inscriptions acheménides la déformation d'un nom local qui a été d'autre part grécisé en Sattagydai et sanskritisé en Jâguda : tant la consonne initiale est susceptible d'être diversement transcrite ? Ce qui achève d'embrouiller désespérément la question au point de vue linguistique, c'est qu'on n'a pas reculé devant l'idée de rapprocher également les transcriptions chinoises de Ts'ao-kiu-tch'a ou Ts'ao-li du Jâbul ou Zâbul des géographes arabes (34) : et, de fait, c'est toujours de la même région qu'il s'agit. Devons-nous, par suite, ainsi qu'on le fait généralement, identifier Ghazni avec le Hao-si-na que le pèlerin nous donne comme l'une des deux capitales du pays ? Linguistiquement la chose est possible ; géographiquement rien n'est moins certain. Avant d'étendre arbitrairement de ce côté les limites du Jâguda, il faudrait d'abord vérifier si aucune Ghaza ou Ghazna ne se rencontre, ainsi que le montrent certaines cartes, dans la vallée même de l'Arghand-âb, et écarter en tout cas la Gaza ou Gauzaka placée par Ptolémée au Nord de Kâbul : après quoi il resterait encore à déterminer le site de la seconde capitale, Hao-sa-la, que sa source jaillissante devrait permettre de localiser à coup sûr (35). Faut-il d'autre part, comme il semble, rattacher d'office au Jâguda, après les vallées de Ghazni et de Tarnak, celle du haut Hêlmand, par le détour de son identification avec celle du Lo-mo-yin-tou de Hivan-tsang et sous le spécieux prétexte qu'elle aussi est fertile en assa faetida, cet autre condiment si recherché des Indiens ? Autre question : du fait qu'il existe dans le Nord du Kapiça un village du nom d'Opiân, sommes-nous en droit d'interdire rétrospectivement au pèlerin de rencontrer dans son Vrijisthâna, à trente lieues plus au Sud, un chef-lieu dont le nom aurait ressemblé à Hou-pi-na ?... Ne nous lassons pas de le répéter (cf. supra, p. 202) : nous n'en savons rien et nous n'en saurons jamais rien tant que. personne n'y sera allé voir ; car il serait vain de croire qu'aucun géographe ancien ait été plus avancé que nous sur tous ces points. Ce qu'il ressort de plus clair des maigres renseignements qui nous ont été transmis, c'est que le