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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0064 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 64 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES GRANDES INVASIONS

jours à ce point vivante que nous ne devons pas être surpris que, jusqu'à la conquête musulmane, elle continue à enfanter de posthumes héritiers.

ITINÉRAIRE DE HIUAN-TSANG EN AFGHANISTAN. - En même temps que la vieille frontière de l'ancien royaume des Tou-houo-lo, les Portes de Fer marquaient aussi la récente limite du nouvel empire des T'ou-kiue : mais déjà le pouvoir des Sassanides avait été définitivement aboli sur les deux versants de l'Hindûkush. Au Nord, l'ancien Tokhârestân était morcelé en vingt-sept états (23), jadis vassaux des Perses, puis des Kushâns, puis des Hephtalites, puis encore des Perses, et à présent des Turcs. Le vice-roi, qui était le fils aîné du Khagan et le beau-frère du roi de Kaotch'ang, « gouvernait tous les petits royaumes situés (dans le bassin de l'Oxus) au midi des Portes de Fer ». En temps ordinaire « il changeait de résidence avec la même inconstance que les oiseaux »; mais, comme il était malade, il se trouvait alors à Kunduz, qui, « n'ayant pas de prince particulier », était le siège de gon gouvernement. Ayant des lettres de son beau-frère pour sa femme et pour lui, Hivan-tsang se rendit donc directement des Portes de Fer dans cette ville où il séjourna plus d'un mois et fut le témoin bien involontaire d'une tragédie de harem. Mais de là, sur le conseil du nouveau Khân et les instances de ses confrères monastiques, il rejoignit à Balkh la grand-route de l'Inde, et dès lors nous savons exactement quel chemin il a suivi (ou, tout au moins, qu'à part quelques dévotes divagations, il aurait dû suivre) pour gagner Kâpiçî, Nagarahâra, Purushapura, Pushkarâvatî, Udabhânda et Takshaçilâ. Il ne nous reste donc plus, en ce qui concerne son itinéraire d'aller, qu'à en dresser la carte politique. Dès avant son entrée à Bâmyân, il sort des frontières du Tokhârestân, mais aussi de celles des T'ou-kiue ; ni la fameuse petite vallée ni le versant sud des montagnes ne sont encore tombés sous la domination directe des Turcs. En revanche, le roi du Kapiça « commande à une dizaine de royaumes ». Son titre de Kshatriya — le même que l'Achéménide se donne sous la forme Kshâyathiya — est (on l'a trop oublié) non moins iranien qu'indien. Aussi verrions-nous volontiers en lui un de ces nobles perses ou persisés dont nous parlions tout à l'heure (supra, p. 224) : et si l'on nous demandait son portrait, nous serions sûrs de ne pas nous tromper de beaucoup en renvoyant les curieux aux fresques de Bâmyân. Sous la voûte de la niche du Buddha de 35 mètres, ils peuvent à tout le moins prendre une idée générale de son type, sans doute analogue à celui du roi local, et avant tout caractérisé par une savante coiffure sassanide (24). Désire-t-on par ailleurs savoir quels sont ces quelque dix royaumes que sa bravoure personnelle, sa prudence éclairée et sa redoutable puissance suffisent à maintenir dans son obédience ? Comme Hivan-tsang n'avance aucun chiffre à la légère, il va d'abord nous énumérer les trois qui s'échelonnent sur sa route vers l'Inde, Lampaka, Nagarahâra et Gandhâra; quant aux autres, il nous les fera parcourir avec lui quand il reprendra la route de Chine. Notons tout de suite que ces états s'arrêtent à l'Indus. Dans le partage des provinces naguère soumises aux Hephtalites, c'est le Kaçmîr qui, entrant alors dans une période de grande prospérité, a pris possession de toute la région de Taxila sur la rive gauche du grand fleuve.

Quatorze ans plus tard (25), quand Hivan-tsang revient sur ses pas, la situation politique est restée sensiblement la même. L'exposé théorique des divers « royaumes », tel qu'il a cru devoir l'établir dans les livres XI-XII de sa relation, est d'une lecture au premier abord assez déconcertante. C'est qu'il s'efforce avant tout d'éviter les répétitions, alors qu'il repasse dans les mêmes parages; mais sa Biographie précise heureusement l'itinéraire qu'il suivit effectivement. Au passage de l'Indus, marqué par la perte accidentelle d'une partie de ses livres saints et de ses graines de fleurs, le pèlerin rencontre le même roi de Kapiça qui l'avait reçu à l'aller. Celui-ci se trouvait justement dans sa capitale d'hiver, Udabhânda (Und). Il accueille à nouveau et avec plus d'égards