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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0097 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 97 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES DIEUX ARYENS

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régulièrement, avec une impartialité des plus louables, à côté des monastères et des sella ou vihaâra bouddhiques, l'existence de temples des dêva, également entourés de la vénération publique. Nul ne songera à contester que, d'une façon générale, ces cultes s'inspiraient des croyances religieuses qui régnaient dans le pays avant l'arrivée des missionnaires bouddhiques. Il fut même un temps qui n'est pas loin de nous (ne craignons pas de le répéter) où personne n'aurait un instant songé à douter que ces dêva ne fussent les grands dieux vêdiques et point d'autres. Nous ne pouvons plus procéder par ces commodes affirmations a priori : nous venons de voir assez clairement que bon nombre de ces sanctuaires — mais qu'on ne nous fasse pas dire tous — étaient dédiés au « Grand Manitou » pré-aryen du Nord-Ouest. Le cas de ceux auxquels nous avons déjà fait allusion ci-dessus (p. 258) et que le pèlerin déclare consacrés à Mahêçvara ou desservis par des religieux Pâçupata est particulièrement clair. E. J. Rapson a supposé avec beaucoup de vraisemblance que l'image miraculeuse d'un temple signalé par Hivan-tsang en dehors de la porte orientale de Pushkarâvatî était également celle de ce dêva, bien qu'ici il ne soit pas expressément nommé : l'idée lui en est suggérée avec une force persuasive par le taureau que porte au revers une fameuse monnaie d'or de cette cité. Nous savons d'autre part que, du Lampaka à l'Indus, le type du taureau couché à la façon des images de Nandin persiste jusqu'à la conquête musulmane au revers des monnaies de la dynastie brahmanique des Shâhis du Gandhâra pour attester la prédominance de leur dévotion çivaïte (i). Cette même prédominance, chacun peut la constater de nos jours chez les pandits de ce conservatoire de l'ancienne Inde du Nord qu'est restée la vallée de Kaçmîr. Là nous pouvons saisir en plein dévidage l'extrémité contemporaine de la filière qui, parallèlement aux témoignages historiques, nous permettrait de suivre — en remontant tout le long de la littérature classique, puis des purâna et des épopées jusqu'aux textes védiques — ce qu'on pourrait appeler la carrière brahmanique de Çiva.

LES DIEUX INDIENS. - On démêle sans peine ce qui est arrivé. De même que le culte du Mahêçvara a tout de suite rappelé aux Grecs celui, récemment importé d'Asie chez eux, de Dionysos, des traits caractéristiques de sa physionomie ont aussitôt évoqué dans l'esprit des célébrants du sacrifice védique, comme dans celui des vêdisants de nos jours, l'image du terrible Rudra. Que ces deux personnalités divines fussent à l'origine absolument distinctes, nous en pouvons donner deux preuves pour une. Un indianiste suédois, M. Ernst Arbman, a consacré à Rudra une thèse de plus de trois cents pages sans avoir à prononcer le nom de linga, cet accessoire aussi préhistorique qu'essentiel de la religion çivaïte ; et, de notre côté, nous venons d'esquisser l'histoire de Çiva depuis les origines jusqu'à nos jours sans éprouver le besoin d'utiliser aucun texte brahmanique. Mais il était inévitable qu'il se trouvât des brahmanes officiants pour exploiter la dévotion populaire vouée au Grand Dieu du Nord-Ouest, et on peut s'en fier à leur génie d'assimilation pour donner à cette adoption ou appropriation, comme on voudra l'appeler, toutes les apparences de la légitimité. Certes, leur tâche ne fut pas facile. Jamais ils n'ont pu effacer entièrement le caractère hétérodoxe de cet ancien patron des vils Dasyus, ennemi déclaré des rites vêdiques et dont l'exploit le plus célèbre est d'avoir détruit, à la tête de ses hordes démoniaques, le sacrifice de Daksha. Surtout, ils ne parviendront jamais à faire oublier la bassesse de son extraction que tout, ses goûts, ses fréquentations, ses symboles, continuent à trahir. Malgré tous leurs efforts, il est resté le dieu du sol, le dieu des génies et des démons terrestres, par contraste avec les divins habitants des célestes séjours. Mais la dure nécessité ne permet pas de montrer trop de délicatesse; et il ne se pouvait pas qu'un culte aussi répandu continuât à se célébrer sans l'intervention des brahmanes et, par conséquent, sans profit pour eux. C'est ainsi qu'il se trouva parmi ceux du Gandhâra, «ces