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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0053 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 53 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES INVASIONS DES BARBARES

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a et du r est courante, nous l'avons déjà rencontrée ci-dessus dans Kaspatyros pour Kaspapyros (p. 194), et Katisa pour Kapisa (p. 32); et la conjecture de Wilson serait confirmée par les formes latines Orto, ou Orthostanum. Mais ce n'est après tout qu'une correction et qui ne se construit pas comme celles que nous venons de citer (ou encore celle de Kavisi, p. 252), dans un ensemble de renseignements où sa place est comme marquée d'avance; et de fait, Ptolémée (ainsi que W. W. TARN l'a signalé, loc. laud., p. 474, n. 4) cite deux autres noms iraniens en °spana. Ce qui achève de compliquer la question, c'est qu'il existe un mot vieux-perse ardastdna, lequel est traduit en accadien par kuduru et signifierait le vestibule d'un palais (HERZFELD, Altpers. Inschr. à l'index s. v.) : or, nous ne pouvons oublier que nous sommes ici à la frontière linguistique de l'iranien et dans l'antichambre de l'Inde.

  1. (P. 2r4). Cf. André BERTHELOT, L'Asie ancienne centrale et sud-orientale d'après Ptolémée (Paris, 193o), p. 29o.

  2. (Do). Il faut reconnaître que le texte de Ptolémée

donne Ortospana comme un simple surnom de Kaboura. — Nous n'utilisons pas le fait qu'il y a bien 5o milles romains (environ 74 kilomètres) entre Parvân et KhordKâbul (PLINE l'Ancien, Hist. nat., VI, 12, 6), car la distance serait la même entre Parvân et Arghandi. — Avertissons qu'il serait vain de chercher dans le Bdld de B9.l6.-Arghandi un souvenir du skt. ûrdhva ou Qrdha. C'est un usage constant en Afgh$nistân de distinguer ainsi le vieux village, prudemment perché sur la hauteur, de celui à qui le progrès des temps a permis de se risquer en bas (poln) dans la plaine. — Notons enfin que W. W. TARN (loc. laud., p. 46o-r) n'hésite pas à modifier le texte de Strabon, pour reporter le triodos • ou • trivium • à AlexandrieKapiçî. Nul ne peut songer à contester que cette dernière ville ne fût effectivement située au point de rencontre de trois (pour ne pas dire quatre).grand-routes, ce qui justifie pleinement l'apparition d'Hékatè Trioditis dans la main du Zeus assis sur les monnaies locales : mais ce n'est aucunement là une raison pour corriger le texte de Strabon, lequel dit fort bien ce qu'il veut dire.

III. — LES INVASIONS DES BARBARES.

Nos amis indiens nous excuseront si nous nous permettons de regretter la brièveté de la. domination des Yavanas dans l'Inde du Nord-Ouest : tout amour-propre européen mis à part, leurs remplaçants seront pires. Depuis longtemps, depuis toujours s'amassaient à l'horizon septentrional, pareilles à un sombre et menaçant nuage, les hordes des nomades de la steppe, n'attendant, selon le mot d'Euthydème à Antiochos III, qu'une occasion de fondre sur le pays afin de e « barbariser ». On peut en croire (cum grano salis) Apollodore d'Artémite (i) quand il assure que les Gréco-Bactriens, en même temps que pour l'honneur et le profit ils poussaient leurs conquêtes dans la péninsule, menaient aussi, par simple instinct de conservation, des expéditions préventives sinon « jusqu'aux Sères et aux Phryni », du moins dans leur direction. Ce double jeu leur était imposé par la nature même des choses; et depuis les Achéménides, avant qui nous ne voyons rien clairement, nous constatons que tout occupant d'une contrée située entre les Pâmirs et la Caspienne doit se partager entre le désir d'étendre ses possessions vers le Sud et le souci de les défendre contre les nouveaux envahisseurs inlassablement surgis sur ses frontières Nord. Les Indo-Grecs auraient-ils pu, si leur incurable individualisme leur avait permis de discipliner leurs énergies et d'organiser un solide pouvoir central, tenir haut et ferme le flambeau de l'hellénisme et opposer un front inexpugnable à l'irruption des Barbares ? Rien n'est moins sûr. A la série de cataclysmes qui allaient fondre sur la Bactriane il eût été au-dessus de leurs forces de mettre obstacle : car ils n'étaient après tout qu'un petit noyau de condottièri étrangers au pays, et c'est un véritable raz-de-marée ethnique qui accourait sur eux du fond de l'Asie orientale. Ses vagues, se poussant l'une l'autre, vont se succéder pendant des siècles dans un déferlement irrésistible, Çakas, Tukhâras, Huns Hephtalites, Turcs et Mongols. N'oublions pas non plus la constante intervention, au cours de cette longue tourmente, d'abord des Parthes, puis des Sassanides, qui sans cesse travailleront à détourner sur leur voisin le flot « touranien », quand même ils ne tenteront de l'exploiter au service de la traditionnelle emprise iranienne sur l'Inde. Il faut plaindre le's historiens à qui échoit la tâche de se débrouiller au milieu de cette invraisemblable cohue de basileis et de strategoi, de shâh et de satrapes, de yabgu et de tegîn, etc... : l'admirable est qu'ils s'en tirent (2). Au surplus, de la plupart de ces potentats nous ne connaissons guère que les noms, quand du moins ils ont pris la peine de l'inscrire sur leurs monnaies et n'ont pas imité l'excessive discrétion du — ou plutôt