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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0022 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 22 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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188   LES GRANDES INVASIONS

en Transcaucasie et subjugué la Médie. Devenus du même coup les maîtres de l'Asie antérieure, leurs hordes l'auraient ravagée en tous sens, jusqu'au moment où, incapables de fonder un empire durable, la plupart se rouvrirent comme elles purent le chemin de leur propre pays. Est-ce à ce moment que l'une d'elles élut comme nouvelle patrie la plaine qui s'étend entre la Drangiane et l'Arachôsie, à l'intérieur de la boucle formée par l'Hêlmand avant qu'il ne s'étale dans le Gaud-éZirreh et le Hâmûn ? Ou faut-il penser que les stragglers du corps principal y trouvèrent déjà établis des congénères, épaves de quelque incursion scythe antérieure ? C'est ce que pour notre part nous inclinerions à croire : car, plus l'on remonte dans le passé et plus les faits antidatent de loin les textes. De toute façon il était nécessaire pour nous de noter, en contraste avec la lointaine préexistence d'une civilisation urbaine et assise, l'intrusion relativement récente, mais non moins sûrement attestée, d'un élément nomade et perturbateur dans la région frontière entre l'Inde et l'Irân.

En résumé, cette zone intermédiaire et si longtemps disputée est celle qui s'étend du Nord au Sud entre l'Hindûkush et la mer Érythrée, de l'Ouest à l'Est entre le désert persan de Lût et le désert indien de Thâr. Mais sous le prétexte qu'elle fut le champ clos de la rivalité indoiranienne, il ne suffit pas d'en parler comme d'une sorte de no man's land séparant les deux rivaux. Tout amour-propre d'indianiste mis à part, nous avons des raisons de soutenir que sa partie orientale a été d'abord indianisée, aussi bien dans le bassin de l'Hêlmand que de l'Indus, et nous savons qu'au temps de sa plus grande expansion, sous les premiers empereurs Mauryas, l'Inde a même englobé politiquement « la plus grande partie de l'Ariane » (infra, p. 208). Nous nous hâtons d'ailleurs de convenir qu'inversement les maîtres de l'Irân se sont plus d'une fois annexé le Panjâb et le Sindh : et nous savons même d'avance quel sera le résultat final de ces alternatives de flux et de reflux puisque, à l'heure actuelle, la lisière orientale des monts Suléimân marque sensiblement la limite entre pays iranisés et pays demeurés indiens. Toutefois ce n'est là que l'aspect le plus extérieur des choses, et nous sommes déjà en mesure d'apporter quelques nuances à ce tableau. On ne saurait désormais méconnaître le caractère mixte de ces marches-frontières qui ont tour à tour appartenu à l'Inde ou à l'Irân, mais n'ont jamais, à proprement parler, porté le vrai visage ni de l'une ni de l'autre. La partie du plateau iranien qui nous intéresse, mal protégée du côté du Nord contre les incursions périodiques des gens de la steppe, en a gardé la marque dans les habitudes semi-nomades de ses habitants et le caractère superficiel de leur civilisation, sans parler de leurs particularités dialectales. Par tous ces traits, elle se différencie nettement de la Médie et de la Perse, dont la séparent d'ailleurs dunes et kavirs : et quand historiens et linguistes s'accordent à distinguer un « Irân oriental », ils ne font que suivre l'exemple de Darius Ier quand, dans son inscription de Persépolis, il énumère à part ses provinces de l'Est, lesquelles n'étaient en somme que les récentes conquêtes de Cyrus (22). De son côté, le bassin de l'Indus, héritier plus ou moins conscient d'une vieille civilisation asianique, nous est dès longtemps apparu comme une sorte d'Inde extérieure, géographiquement isolée et ethnographiquement distincte aussi bien de la vallée du Gange que du Dékkhân : et de fait elle mènera le plus souvent une existence indépendante du reste de la péninsule. Pas plus que de l'empire des Guptas, elle ne fera partie de celui de Harsha; mais, en revanche, elle sera aussi la seule qu'Alexandre, les Achéménides, et peut-être avant eux les Assyriens, aient jamais conquise.

z. (P. 177). L'exception vise l'invasion scytho-parthe du Paiijitb (infra, p. 221) et l'invasion arabe du Sindh (infra, P. 243).

  1. (D9). ARRIEN, Indikt, 9, I2.

  2. (P. 178). Sur la linguistique du Nord-Ouest de l'Inde

on peut déjà consulter le Linguistic Surs;cy of India, publie sous la direction de G. A. GRIERSON (t. VIII-X), et le très intéressant Report on a linguistic Mission to Afghanistan de Georg MORGENSTIERNE (Instituttet for Sammenlignende Kulturforskning, Oslo, 1926), mission dont sont déjà sortis