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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0021 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 21 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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L'IMMIGRATION ARYENNE   187

flancs Nord et Est, il s'ouvre sans obstacles dans la direction du Sud-Ouest, et la continuation de la route qui mène aujourd'hui de Kâbul à Kandahâr relie plus aisément encore Kandahâr à Hérât. Aussi, quand les Irano-Aryens, contournant le massif afghan, s'installèrent en Arie et en Drangiane, ils se retrouvèrent directement en contact avec leurs congénères. C'est là que, faute d'un rempart naturel interposé, les relations se gâtèrent entre eux et que s'aigrit cette âpre rivalité dont nous allons avoir à esquisser l'histoire. A cette vague région qui correspond en gros à l'Afghâ- nistân méridional et au Belûchistân actuels, et à cette obscure période qui va du xIIe au vile siècle avant notre ère, se rapportent sans aucun doute nombre des données d'ordre géographique ou protohistorique qu'on peut relever de part et d'autre aussi bien dans l'A vesta que dans le Vida, aussi bien dans les traditions mises en œuvre par le Shâh-nameh que dans les légendes perpétuées par le Mahâbhârata. Il est fort à souhaiter que, dépouillant leurs tendances particularistes, indianisants et iranisants cessent de paraître épouser les vieilles querelles de leurs tenants, et se mettent d'accord pour peser en toute impartialité la valeur scientifique de ces curieuses correspondances (2o).

Nous tenons déjà, campés face à face, les deux protagonistes du long duel indo-iranien ; et si aucun tiers ne s'en était mêlé, l'histoire en eût été relativement claire. Mais les choses humaines ne sont jamais aussi simples; et déjà il nous faut tenir compte de l'existence d'un troisième larron ou même de plusieurs « troisièmes larrons », toujours prêts à fondre du fond des steppes du Nord sur les deux adversaires — en quoi ils ne faisaient d'ailleurs que suivre l'exemple de ces derniers — et que pour l'instant nous pouvons englober sous la traditionnelle désignation persane de Tûrân. Nous n'aurons distinctement affaire à eux qu'à la fin du IIe siècle avant notre ère : mais tout nous donne à penser que, quand les Scythes ou Sakas (pour leur conserver le nom générique que leur attribuaient les Grecs et les Perses) se jetèrent à la fois sur les Indo-Grecs et sur les Parthes, ils n'en étaient pas à leur première incursion sur le terrain de nos études. S'il est vrai, comme on le répète volontiers, que ce que l'humanité a une fois vu, elle n'est jamais sûre de ne pas le revoir, réciproquement il est toujours possible qu'elle soit déjà passée en des temps oubliés par les mêmes épreuves dont elle a gardé le souvenir. Dans ce cas particulier, il nous faut bien admettre que, dès avant l'histoire, des peuplades nomades soient venues façonner et répandre dans toute la vallée inférieure de l'Indus et sur les rivages de l'Érythrée — bref, dans la future Indo-Scythie de nos auteurs classiques — le type ethnique spécial que les anthropologues définissent comme « scytho-dravidien ». A quelle époque lointaine faut-il reporter l'invasion que suppose ce profond métissage, nous laisserons aux ethnographes le soin de l'évaluer; mais il est déjà permis aux simples philologues de faire deux remarques. Tout d'abord la seule inspection de la carte suffirait, à défaut de textes, à prouver que cette immigration s'e.st faite en utilisant le relais du Saka-sthâna (Sakastènè, Sijistân, Séistân) et en empruntant la route du Bolân, que la nature et l'histoire semblent s'être mis d'accord pour lui réserver (cf. supra, p. 186). Or (dès 1906 M. le Professeur F. W. Thomas a pu le démontrer à l'aide des éléments dont il disposait) les Sakas, que les premières inscriptions de Darius (52o-515) comptent parmi les peuples tributaires par lui hérités de Cambyse et de Cyrus, étaient justement ceux qui habitaient le Séistân : deux autres variétés de Sakas n'apparaissent en effet au nombre des dahyu que beaucoup plus tard (vers 486), dans l'inscription de Naksh-î-Rustam. Nous voici donc déjà reportés jusqu'au vie siècle, quatre cents ans avant la date ordinairement assignée à l'installation des Sakas dans le pays auquel ils ont donné leur nom. Mais la question n'a fait que se déplacer avec nous : à quand remonterait donc cette installation ? C'est ici qu'intervient un autre renseignement précis, que nous devons à Hérodote, et qui ne peut être sans fondement (21). Au temps de Cyaxare, le grand-père de Cyrus — soit dans la seconde moitié du vile siècle -- les Scythes, poussant devant eux les Cimmériens, auraient fait irruption