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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0087 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 87 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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CHAPITRE V

LES PROPAGANDES RELIGIEUSES

Cette brève revue des destinées politiques de la région indo-iranienne a d'avance préparé les cadres où viendront s'insérer les renseignements relatifs à son histoire religieuse. Sans doute il faudra refaire, dans le temps et l'espace, tout le chemin parcouru : mais comme ce dernier est déjà géographiquement et historiquement repéré, la connaissance que nous en avons acquise nous laissera les yeux et l'esprit libres pour noter une série d'autres observations d'un caractère plus subtil, et par conséquent moins aisées à saisir au passage. D'avance l'on devine les grandes lignes que devra suivre ce nouvel exposé. Nous assisterons d'abord à l'intronisation des dieux aryens avec l'immigration des tribus védiques, voire à l'introduction, dans les bagages des armées achéménides, de cultes plus spécifiquement iraniens. Puis commencera avec les Mauryas la période de grande expansion indienne, représentée sous son aspect religieux par la conversion au bouddhisme de l'Inde du Nord, en attendant celle de l'Asie centrale et de l'Extrême-Orient. Suivra, avec les invasions des Barbares iranisés et à la faveur de la paix sassanide, la réaction des doctrines occidentales, jusqu'à ce qu'enfin les Musulmans, plus radicaux en cela que les Huns eux-mêmes, ndh contents de détruire les anciens sanctuaires, viennent leur ravir, ou peu s'en faut, leurs derniers croyants. Tous ces faits s'ordonneront et se classeront sans trop de peine, une fois notre chapitre mis en train : le plus difficile sera de le commencer. Dès le début nous alldns derechef nous heurter à l'inévitable question préalable qui consiste cette fois à savoir sur quel fonds originel de mythes et de rites sont venus se greffer lés divers panthéons ou systèmes religieux apportés au fil de la route, et dans les deux sens, par les immigrants, les conquérants ou les missionnaires. Sur ce point nous ne pouvons que nous résigner à répéter combien il serait souhaitable qu'à l'enquête linguistique et ethnographique que nous réclamions tout à l'heure (supra, p. 178), s'en ajoute d'urgence une autre, non moins scientifiquement conduite, sur le folk-lore afghan, et notamment sur les croyances populaires. Ne nous dissimulons pas que celle-ci sera encore plus délicate à conduire que les deux autres. Il s'agirait en effet de rechercher, sans froisser aucune susceptibilité nationale ou cléricale, les idées et coutumes non seulement pré-islamiques, mais encore pré-aryennes, avant que le rouleau niveleur de la civilisation ne les ait déformées ou abolies. Or, il est malaisé de faire comprendre à un peuple fier et en plein essor de modernisation qu'il n'a aucun déshonneur à redouter de ce genre