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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0013 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 13 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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L'IMMIGRATION ARYENNE   179

abri contre le froid. Une plus longue accoutumance permettra de différencier, au Nord de l'Hindûkush, les Aïmak ou Berberi et les diverses espèces de Mongols, Hazâreh, Uzbegs et Turcomans, et,

sur le versant méridional, les principales tribus afghanes ou pathânes, Yûsufzais, Mohmands, Afridis, Orakzais, Shinwaris, Waziris, Ghilzais, Abdalis (ou Durânis), etc..., encore qu'il faille désespérer de savoir jamais par coeur l'infini détail des khels ou clans entre lesquels chacune d'elles se distribue. Parmi les boutiquiers des bâzârs ou les villageois sédentaires, on apprendra de même à distinguer l'Afghan du Tâjik qui semble être un Iranien plus ou moins métissé d'Arabe, et du Qizil-bash (ou Tête-Rouge, ainsi nommé à cause de sa coiffure) qu'on dit être d'origine turque. Nous n'avons jamais eu affaire aux Beloutches du Sud-Ouest. Depuis la dernière expédition anglaise il n'y a plus d'Arméniens à Kabul; mais il existe toujours à Hérât et à Balkh une petite colonie juive, et dans tous les bâzârs de quelque importance on trouve des marchands hindkîs, c'est-à-dire hindous.

Pour notre dessein, il s'agit d'ailleurs bien moins d'énumérer toutes ces variétés ethniques que de deviner laquelle d'entre elles est la plus anciennement établie dans la région. La tâche est beaucoup plus malaisée. Assurément, dès le premier sondage, une certaine stratification chronologique se dessine assez nettement. Les Juifs et les Qizil-bâsh se donnent comme des importations de Nàdir-Shah, au xvme siècle — les premiers sans doute à tort : car ils jouaient déjà un rôle important dans le Khorâsân médiéval. L'invasion des Uzbegs date du début du xvie. Les Hazâreh sont généralement considérés comme des laissés pour compte de l'incursion de Chengiz-Khan au commencement du xIIIe; et, de fait, leur nom moderne paraît bien être la traduction persane du nom des chiliarchies mongoles. Toutefois, nous avons pour notre part — et, comme nous l'avons lu depuis, Moorcroft, arrivant du Ladakh, a eu la même impression — cru reconnaître dans la couche ancienne des habitants de l'Hazâraj ât (lesquels, d'après les descriptions des livres classiques, n'étaient ni iraniens ni indiens) le rameau le plus occidental de la race mongoloïde qui peuple, outre le plateau tibétain, ses prolongements de l'Hindûkush et des Pâmirs. Cette branche de la souche tibétaine aurait été détachée du reste par la coupure de la grand-route des invasions et peu à peu refoulée dans ses montagnes où des éléments ethniques congénères, amenés par les invasions hephtalites et mongoles, sont venus depuis s'amalgamer avec elle (5). Le fond de la population resterait donc constitué, au moins dans les villes et les basses vallées, par les éléments indo-iraniens, Hindkîs, Tâjiks et Afghans (6). Mais cette constatation ne nous avance guère : car ce qu'il nous faut, ce sont les représentants actuels des habitants antérieurs à la colonisation aryenne, et ce sont justement ceux-là que l'on voit le moins. Il faudrait aller les chercher à l'écart des grandes routes, dans les forteresses naturelles où les envahisseurs successifs les ont de plus en plus étroitement confinés. Pourtant nous avons le sentiment d'en avoir rencontré quelques spécimens, Kâfirs du haut Laghmân ou Pashais du haut Pailjshîr — ou encore, sur notre chantier de Balkh, ce coolie brun de teint et- indien d'aspect, dont le type contrastait si fort avec le facies déjà chinois de nos Hazâreh et qui était néanmoins descendu des mêmes montagnes, « derrière Bâmyân », c'est-à-dire de l'ancien Gharjistân. Nous ne manifestions pas plus tôt notre intention d'examiner de près ces individus singuliers, que nos compagnons s'arrangeaient pour les mettre hors de notre vue. Raison d'amour-propre national : les Afghans n'aiment pas à reconnaître l'existence de ces populations, à leurs yeux plus qu'à demi païennes et par trop arriérées (a) ; et c'est pourquoi, dans la nomenclature officielle, la province du Kâfiristân a échangé son nom mal famé pour celui, beaucoup mieux porté, de.Nûristân. Mais qu'une enquête anthropologique menée sous les auspices du Gouvernement n'en puisse établir nettement la survivance, non seulement dans le Nord-Est, mais aussi dans le centre du massif afghan, nous ne voyons aucune raison