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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0043 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 43 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES CONQUETES IRANIENNES ET IRANO-GRECQUES   209

afghan et de ses ramifications en direction de la mer Érythrée, sauf dans la mesure où il était nécessaire de maintenir ouvertes les voies de communication qui avaient dû se résoudre à les traverser pour parvenir jusqu'aux riches provinces indiennes. Du moment où celles-ci étaient perdues sans espoir de retour, mieux valait pour Séleukos abandonner par-dessus le marché toutes ces contrées improductives en échange des .500 éléphants — ces tanks de l'antiquité — qui devaient lui assurer à Ipsos, avec sa victoire, la possession définitive de son « Asie » occidentale. Il ne conserve donc, outre la région située au nord de l'Hindûkush, que la meilleure part de l'Arie, la Sakastènè et la partie de la Gédrôsie limitrophe de la Karamanie, tous pays purement iraniens et qu'il lui était facile de tenir solidement. Du même coup le Maurya entre en possession plus ou moins nominale de la totalité des vile et xxe satrapies et de la meilleure moitié de la xve et de la xvne, bref de tout ce qui représentait les empiétements de l'Irân depuis l'avance de Cyrus. L'Inde brune récupère, avec 1'« Inde blanche », ses vieilles frontières naturelles, et pour un temps trop court un heureux équilibre s'établit entre le Proche et le Moyen Orient. Les Séleucides n'entretiennent plus avec les Mauryas que des relations courtoises, et notre route n'est plus fréquentée, en dehors des missions diplomatiques de Mégasthène, de Daïmachos et de Dionysos, que par des caravanes. Tout ce que l'antiquité classique a appris de plus exact sur l'intérieur de la péninsule lui a été transmis durant cette trêve passagère entre l'Inde et l'Irân.

C'était trop beau pour durer. Déjà l'empire d'Alexandre achève de se disloquer et il en va de même, aussitôt après la mort d'Açoka (vers 236), de celui des Mauryas. Les premiers à profiter, dès le milieu du me siècle, des embarras des Séleucides sont, d'une part, le satrape grec de la riche province de Bactriane ( y compris ses deux dépendances de Margiane et de Sogdiane), Diodotos; et d'autre part, Arsacès, le chef d'une obscure tribu scytho-parthe dont la dynastie — tout comme celle des Turks Kâjars fondée dans la même région par Agliâ-Mohamed à la fin du xviIle siècle — finit par s'asservir le reste de l'Irân. Ceci nous intéresse directement ; car désormais la grand-route entre l'Occident et l'Orient va se trouver coupée politiquement, quoique non encore interdite au commerce des marchandises, des arts et des idées. C'est en vain qu'Antiochos III entreprend de réduire l'une et l'autre rébellion. Après avoir obtenu en apparence la soumission d'Arsacès III, il aurait, en 208, forcé l'entrée de la Bactriane au gué de l'Arius, c'est-à-dire de l'Héri-rûd, sans doute sur son cours inférieur et juste avant sa perte dans l'oasis de Tejen. Poussant sa pointe vers l'Est, il dut passer par Merv et Andkhoï (26) avant d'atteindre, 16o kilomètres plus loin, la ville de Bactres où le satrape d'alors, Euthydème de Magnésie, s'était enfermé, justement confiant dans les formidables remparts de l'Arg et du Bâlâ-Hisâr (fig. io et pl. VII-VIII). On discute encore pour savoir si le siège de l'imprenable Bactres, resté fameux dans l'histoire grecque et qui aurait duré deux ans, est, comme il est probable, celui que soutint Euthydème contre Antiochos ou, une génération plus tard, Eukratidès contre Démétrios, le fils d'Euthydème. Toujours est-il que, de guerre las, les deux dynastes grecs finirent par écouter la voix de la raison et reconnaître quelle folie était la leur de se battre ainsi entre eux sous l'oeil expectant des Barbares tout proches. Ni vainqueur ni vaincu, mais ravitaillé, Antiochos reprend, après Alexandre et Séleukos Ier Nikatôr, la grand-route de l'Inde : toutefois il ne nourrit aucune idée de conquête de ce côté, et il semble que ce soit avant tout polir lui une question de prestige que d'accomplir ce vaste circuit au lieu de paraître revenir sur ses pas. On se souvient que le versant méridional de l'Hindûkush était redevenu Indien depuis un siècle. Quelle est exactement la situation de ce Saubhagasêna (Sophagasenas, transcrit exactement Polybe) qu'Antiochos trouva en possession non seulement de la Gândaritis, mais encore des Paropanisades et de l'Arachôsie, autrement dit des « Yônas, Kambôjas et Gandhâras» des inscriptions d'Açoka (cf. infra, p. 270) ? Selon toute vraisemblance,

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