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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0042 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 42 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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Zog   LES GRANDES INVASIONS

(Khoès) une fois franchi, il se heurta successivement aux Aspasiens du Bajaur, aux Gouraiens du Paiïjkora et aux Assakéniens du Svât. Les deux localités restées les plus célèbres (grâce à l'art subtil avec lequel il savait mêler, pour soutenir le moral de son armée, des souvenirs de mythologie grecque à sa croissante apothéose orientale) sont Nysa, où il assuma le rôle de Dionysos, et le fameux Aornos, où il aurait surpassé Héraklès. Rien n'illustre mieux l'inutilité des identifications fabriquées prématurément et à distance que la kyrielle de celles dont ces deux sites ont été l'objet et dont la bibliographie raisonnée, si nous avions du papier à perdre, tiendrait toute une page. Enfin, au printemps de 1926, une « faveur du sort », pour nous servir de sa propre expression — faveur bien méritée par lui et bien précieuse pour nos études — a permis à Sir Aurel Stein de pousser la prospection archéologique de la Frontière du Nord-Ouest jusque dans la haute vallée du Svât et le massif montagneux qui sépare celle-ci de l'Indus. Grâce à ses investigations sur le terrain, la localisation de Bazira, d'Ôra et de l'Aornos lui-même à Bîr-Kôt, Udegrâm et Pir-Sâr peut être désormais considérée comme sûre ; et déjà il est possible de tracer de façon approximative, comme nous l'avons tenté sur la fig. 38, l'itinéraire particulier suivi par Alexandre en personne. Pour achever de le vérifier et de le préciser, il ne reste plus qu'à identifier les sites de Massaga et de Nysa. Ce serait l'affaire de trois ou quatre jours, le temps d'explorer les quelques 70 kilomètres qui séparent à vol d'oiseau les bords du Kunâr du confluent du Paiijkora avec le Svât. Sachons patienter jusqu'à ce que MM. les Mohmands se sentent d'humeur à le permettre ou leurs voisins de force à l'imposer (23).

LES SUCCESSEURS D'ALEXANDRE. - Nous n'avons heureusement pas à répéter, à propos de l'Afghânistân, toute l'histoire de l'Asie antérieure et de l'Inde ; et d'ailleurs, à présent, les bons manuels ne manquent pas (24). Nous nous bornerons donc à noter, dans leurs marges, les quelques points qui nous concernent. Tout d'abord notre route n'a vu repasser ni Alexandre ni son armée; mais elle ne tarda pas à favoriser le repliement des garnisons grecques qu'il avait laissées dans le Panjâb. Quand, vers 305, Séleukos Ier Nikatôr, en tournée d'empire, redescendit de la Bactriane à l'Indus par la voie qui lui était déjà familière, il trouva là à qui parler : car, dans l'intervalle, Candragupta avait su concentrer entre ses mains toutes les ressources de l'Hindûstân. Où l'empereur de l'Est et celui de l'Ouest se rencontrèrent-ils, et ce qu'ils se dirent, nous ne savons, ni encore moins ce qu'ils pensèrent : nous sommes réduits à nous demander si, en se retirant poliment, Séleukos obéit à la voix de la prudence, qui lui conseillait de ne pas insister, ou à celle de la politique qui le rappelait d'urgence en Asie Mineure. Mais les clauses territoriales du traité conclu entre les deux monarques ont ici un particulier intérêt pour nous. Strabon et Pline l'Ancien croient tous deux savoir que Séleukos céda à « Sandrakottos » tout ou partie des satrapies des Paropanisades, d'Arachôsie et de Gédrôsie, avec quelques districts de l'Arie (25). Si nous reportons ces renseignements sur la carte (fig. 35), nous nous rendons clairement compte de leur signification. La nouvelle frontière suivait grosso modo le 62e degré de longitude Est de Paris : et nous nous faisons d'autant moins scrupule' d'utiliser anachroniquement cette ligne idéale que, dans la réalité, on se doute bien que la démarcation resta purement théorique, sauf sur le tracé des grandes routes, et qu'aucune commission spéciale ne fut chargée de la délimiter minutieusement. En fait, il nous apparaît aussitôt que l'ampleur du territoire transféré ne doit pas nous faire illusion sur l'étendue du sacrifice consenti par le Nikatôr. A part les fertiles basses vallées du Gandhâra et de l'Arachôsie, il n'abandonnait guère que des régions montagneuses ou semi-désertiques et qui, selon l'expression anglaise, « ne payaient pas » le prix de leur conservation. On peut tenir pour certain que même la tentaculaire administration perse s'était désintéressée de l'intérieur du massif