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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0034 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 34 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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200   LES GRANDES INVASIONS

l'Indus, « il fixa à cet endroit, nous dit Arrien, la limite de la satrapie de Philippos », laquelle, moitié pays de protectorat et moitié pays d'administration directe, « s'étendait au Nord jusqu'aux montagnes ». Qu'est-ce à dire sinon qu'il s'empresse de reconstituer, dès qu'il le peut, l'unité administrative jadis conquise et organisée par Cyrus — celle-là même qui, nous l'avons vu, figurait sous le nom de « Gandâra » sur l'inscription de Behistân ? Il aura encore besoin de cinq mois de marches et de contremarches pour soumettre le pays jusqu'au delta du fleuve inclus; mais, quand sans plus attendre, « il nomme Oxyartès (le père de Roxane) et Peithôn satrapes de la contrée qui s'étendait depuis le confluent de l'Indus et de l'Akésinès jusqu'à la mer, y compris toute la côte maritime de l'Inde... », il est non moins clair pour nous qu'il recrée d'avance la satrapie du Hindu-Sindhu-Sindh, jadis ajoutée par Darius le? à son héritage et où ce dernier place lui-même dans l'inscription de Hamadân la limite sud-orientale de son empire 45).

L'urgence de rétablir la vérité historique et de rendre meilleure justice à la mémoire des grands monarques iraniens nous a entraînés à la suite d'Alexandre plus avant dans la péninsule que nous n'en avions l'intention. Il n'est pas dans notre programme de raconter une fois de plus sa campagne de l'Inde, mais simplement de relever son itinéraire à l'intérieur des frontières actuelles de l'Afghânistân. Remontons donc de cinq ans en arrière et transportons-nous au Khorâsân. Nous ne sommes encore qu'en 33o, et, après une poursuite acharnée, Alexandre vient seulement de rattraper Darius, ou du moins son cadavre. Mais si le Grand-Roi est mort, vive le Grand-Roi : et la première idée du. vainqueur est de poursuivre avec le même acharnement le régicide Bessos jusque dans son fief de Bactriane. Il brûle à présent du désir de venger la mort de celui qu'il ne considère déjà plus comme son adversaire, mais comme un infortuné prédécesseur. Toutefois il devra attendre longtemps sa vengeance, qui n'en sera que plus cruelle. Alors qu'il marche déjà sur Bactres par la grand-route de l'Hyrkanie et de la Margiane, la « sédition » de son satrape d'Arie, Satibarzanès, qu'il a imprudemment confirmé dans sa charge, suivie par celle de Barsaentès, le satrape de Drangiane, le 'contraint à prendre ce que nous avons appelé ci-dessus (p. 21) la route du Sud. Force nous est donc aussi de le suivre d'abord à Artakoana, dans la vallée d'Hérât, où il fonde l'Alexandrie d'Arie; puis à la capitale de la Drangiane qu'il double d'une autre Alexandrie, laquelle a perdu son nom pour son surnom de Prophthasie (Anticipation) du .jour où Alexandre crut y avoir fait avorter le complot, réel ou supposé, de Philotas, le fils aîné de Parménion ; puis à la capitale de l'Arachôsie, près de laquelle il bâtit une troisième Alexandrie; et enfin au site d'une quatrième, celle qu'il éleva, après avoir remonté en direction du Nord, au pied même du « Caucase », ainsi que ses compagnons se plurent à baptiser l'Hindûkush; car ce mot éveillait dans leurs esprits des résonnances familières. En définitive, le long circuit imposé à Alexandre par la nécessité de rétablir l'autorité impériale sur toute l'Ariane nous fait faire avec lui le tour complet du massif afghan, et ceci ne va pas sans commentaires. Ce n'est sûrement pas sans raison qu'au cours d'un trajet relativement restreint, le conquérant ait éprouvé le besoin de fonder non moins de quatre villes fortes, et il saute aux yeux en regardant la carte (fig. 4) que les quatre Alexandries d'Arie, de Drangiane, d'Arachôsie et du Caucase avaient pour but principal d'encadrer le massif afghan et de maintenir ouvertes les grandes voies de communication qui l'enserrent. Il n'importe que davantage d'identifier les différentes peuplades que l'armée macédonienne a rencontrées sur son chemin.

Nous ne serons pas autrement surpris que les historiens d'Alexandre n'emploient pas de bout en bout la même nomenclature que les informateurs d'Hérodote, et ne nomment, par exemple, ni les Sakas ni les Sattagydes. Mais si certains noms ont changé, il n'en va pas de même des gens. Nous nous trouvons d'ailleurs pour commencer en pays de connaissance. Les Ariens sont restés