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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0048 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 48 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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214   LES GRANDES INVASIONS

d'Arie, une autre trifurcation les réunissait à nouveau dans les Paropanisades, c'est-à-dire dans ce que nous appelons la « vallée de Kâbul »; et si nous pouvions prendre Orthostanum = tJrdhasthâna dans l'acception générale de « Haut-pays » ou, comme on dit à présent, de Kôhistân, l'assertion, en soi incontestable, ne prêterait à la critique que par son absence de précision. Mais si, comme il semble, il s'agit d'un lieudit, il nous incombe de chercher à localiser la place où les trois routes se ressoudaient à nouveau pour former l'amorce de l'ancienne, comme de l'actuelle Trunk Road de l'Inde.

Nous n'essayerons pas de dissimuler que notre premier mouvement fut de chercher l'antique carrefour là où Alexandre et Hivan-tsang sont d'accord pour nous conduire, c'est-à-dire à l'endroit où la vieille route de Bactres par Kâpiçî et le Lampaka franchissait la Kubhâ un peu en amont de Nagarahâra, et par suite de Jelâlâbâd, dans le district actuel de Darunta. Là aboutissaient également et aboutissent toujours une piste directe, bien que peu fréquentée, qui vient de Kâbul en suivant la rivière, et le chemin qui, par Gardêz, la passe de Ghazgai et la vallée du Surkh-rûd arrive de Ghaznî et Kandahâr. Là, par conséquent, se trouvait, jadis comme aujourd'hui, une trifurcation au Nord-Ouest vers la Bactriane, à l'Ouest vers lAnie et au Sud-Ouest vers l'Arachôsie : ne serait-ce pas celle que nous cherchons ? Ainsi, raisonnerions-nous sans doute, si nous ne possédions que l'exposé de Strabon : mais aucun raisonnement ne saurait prévaloir contre un texte apportant un fait nouveau; et le fait est que Ptolémée donne les mêmes coordonnées (et, soit dit en passant, la latitude est sensiblement exacte) à la fois pour Ortospana et pour Karoura (lire : Kaboura), c'est-à-dire, selon toute vraisemblance, Kâbul (36).

Bornons-nous pour l'instant à saluer l'avènement de cette ville dans l'histoire (elle fera bientôt plus amplement parler d'elle, infra, p. 245 s.) et acceptons-en les conséquences immédiates. Il est aisé d'admettre que, cédant à l'inévitable attraction de la transversale Nord-Sud menant d'Alexandrie-sous-Caucase à Alexandrie d'Arachôsie,lepoint de rencontre des trois grandes routes se soit déplacé vers l'Ouest, sans d'ailleurs quitter l'axe Est-Ouest allant droit d:Alexandrie d'Arie à Peukélaôtis : mais on n'aurait pu deviner qu'il avait été reporté depuis sa place naturelle au pied du plateau iranien et aux abords de Nagarahâra jusque sur le plateau même et à proximité de Kâbul — bien entendu du vieux Kâbul, sur le Logar (supra, p. 146). Il semble d'ailleurs, le premier moment de surprise passé, que sa localisation en doive être facilitée. Sur la foi des données de Ptolémée on considère, en dépit de la dualité des noms, les deux villes ainsi géminées de Kaboura et d'Ortospana comme identiques, ce qui est peut-être trop dire ; mais il reste qu'elles devaient être fort voisines, et dès lors la tentation devient très forte de retrouver Ortospana dans une localité que son nom désigne comme la jumelle de Kâbul, à savoir Khord-Kâbul ( PetitKâbul ). Le fait que ce village se trouvait encore récemment sur la route carrossable de la capitale actuelle à Peshâwar et que ses 2.137 mètres d'altitude justifieraient éventuellement l'appellation d'Orthostanum, si celle-ci est correcte, n'est pas la seule raison qui milite en sa faveur. De ce faîte, le vieux sentier jalonné par le Mînâr-Chakri (supra, p. 147) conduit toujours à Shêvakî, sur l'emplacement de Kaboura et de là vers l'Ouest ; un autre rejoint, au Sud-Ouest, la vallée du Logar (Locharna), qui est une des deux voies vers Ghaznî ; un troisième, enfin, après avoir emprunté (comme le faisait d'ailleurs aussi la route moderne jusqu'à But-Khâk) le val d'un torrent aujourd'hui pourvu d'un barrage de retenue, sillonne du Sud au Nord le Kapiça en longeant les montagnes de sa lisière orientale (voyez la carte de la fig. 7). L'identification satisfait donc à toutes les données du problème, sauf, toutefois, sur un point, et qui est d'importance. Nous avons, en effet, les meilleures raisons de penser que, du temps d'Alexandre à celui de Hivan-tsang (cf. supra, p. 202 et infra, p. 232), la vieille route de l'Arachôsie débouchait dans le trapèze du Kapiça, tout.