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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0047 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 47 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES CONQUÊTES IRANIENNES ET IRANO-GRECQUES

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Nous n'irons assurément pas jusqu'à prétendre que le lieu et les circonstances de la naissance de Ménandre suffisent à nous donner la clef de la vie aventureuse et de la brillante carrière de ce « self-made man ». Ses parents l'envoyèrent-ils terminer son éducation de l'autre côté des monts ? Quand s'est-il enrôlé dans l'armée gréco-bactrienne ? Originaire des États de Saubhagasêna, fut-il d'âge à être attaché comme interprète à la personne d'Antiochos III, quand celui-ci traversa le Kapiça et l'Arachôsie ? Et plus tard a-t-il pu mettre au service des visées de Dèmètrios les informations qu'il avait recueillies et les relations qu'il avait gardées en pays indien ? En quelle occasion épousa-t-il cette Agathokléia à qui il devait laisser la régence de leur fils Straton ? A quel moment, fort de cette alliance matrimoniale avec une princesse Euthydèmide et en paisible possession du Gandhâra et du Paiïjâb, a-t-il cru pouvoir assumer le titre de Basileus Sôtèr ? Tout cela nous l'ignorons encore et nous ne le saurons peut-être jamais de façon exacte. Mais déjà bien des échos qui sont parvenus jusqu'à nous, aussi bien par le canal indien que grec, sur sa valeur militaire et intellectuelle, son esprit de tolérance, sa curiosité des doctrines religieuses de ses sujets, son goût pour les discussions philosophiques et enfin sur son extraordinaire popularité, prennent à nos oreilles des résonances plus distinctement évocatrices. Ce Yavana était sans doute de pur sang grec : mais ce n'était plus un pur Hellène. Pareil à ces enfants nés dans l'Inde de parents britanniques et qu'on ne saurait empêcher d'apprendre la langue et de s'imprégner de la mentalité de leur milieu natal qu'à condition de les renvoyer tout jeunes en Angleterre, Ménandre fut dans toute la force du terme un Indo-Grec — ou, si l'on préfère ainsi dire, un Gréco-Indien. C'est surtout au moment d'aborder la question si débattue et toujours pendante de sa conversion vraie ou prétendue au bouddhisme (infra, p. 273 s.) qu'il conviendra de garder ces considérations présentes à l'esprit et de faire entrer en ligne de compte dans l'évolution psychologique du monarque vieillissant ses lointaines impressions d'enfance et de jeunesse.

ORTOSPANA OU ORTHOSTANUM. - Des pages qui précèdent, il résulte clairement que nos « Anciens » avaient réuni sur l'Inde, et tout particulièrement sur la région du Nord-Ouest où se croisaient les itinéraires d'Alexandre, une documentation géographique abondante que Ptolémée s'efforcera bientôt d'accroître et d'ordonner dans son système du monde, mais aussi à laquelle il mettra le point final. La science grecque n'ira pas plus loin. Mais au moment où nos sources classiques s'apprêtent à nous abandonner, elles soulèvent incidemment un problème topographique que nous ne saurions esquiver. Nous voulons parler de la localisation d'Ortospana ou peut-être d'Orthostanum (skt. Ûrdhva- ou Ûrdha-sthânam, « le Haut-Lieu »), ainsi que H. Wilson a depuis longtemps proposé de lire. De toutes manières la question est fort bien posée par Strabon : d'Alexandrie d'Arie (près d'Hérât) divergeaient, nous dit-il, trois routes qui convergeaient à nouveau sur les confins de l'Inde : « L'une va tout droit (erreur; elle décrit un arc de cercle vers le Nord) à travers la Bactriane, et après avoir franchi les Monts (Hindûkush) arrive à Ortospana dans les Paropanisades, là où se trouve le triple embranchement (triodos = trivium) en provenance de Bactres. L'autre, au sortir d'Arie, s'infléchit vers le Sud en direction de Prophthasie en Drangiane (c'est la route que nous venons de suivre avec Alexandre, supra p. 200). Quant à la troisième, elle va aux montagnes de l'Inde et à l'Indus (c'est celle-ci qui est directe et que nous avons déjà décrite, p. 8 s.) ». Telle est la permanence des faits géographiques que nos cartes des routes anciennes et modernes de l'Afghânistân (fig. 3 et 4) paraissent avoir été dressées tout exprès pour illustrer ce passage de Strabon (35). De toute évidence, le vieux géographe avait connaissance des trois routes qui de la ville actuelle d'Hérât mènent encore dans l'Inde, l'une par le Nord, l'autre par le Sud et la troisième par la traverse du Massif afghan. « Trifurquant », comme il dit, à Alexandrie