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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0027 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 27 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES CONQUÊTES IRANIENNES ET IRANO-GRECQUES   193

520 avant J.-C. sous son autorité, figure une contrée indienne bien connue, le « Ga(n)dâra » (skt. Gandhâra, grec Gandaris ou Gandaritis). La province du Sindhu (devenue en vieux-perse « Hindu »

par le jeu de lois phonétiques bien connues et auxquelles nous devons le nom de l'Indus et de

l'Inde) n'est mentionnée qu'un peu plus tard sur l'inscription de la terrasse de Persépolis et les plaques d'Hamadân, toutes antérieures à, l'an 515 (5). Comme l'expédition maritime dont fit partie

Skylax forme le lien obligé entre les deux conquêtes, elle remonte très probablement à l'année 519, et son fruit naturel, à savoir l'occupation militaire du Sindh, devait être un fait accompli dès 517 ou au plus tard 516. Ainsi l'annexion de l'Indochine française suivit de près la mission hydrographique du Mékhong.

Dans le cadre chronologique qui nous est fourni par ces authentiques documents nous pouvons à présent esquisser de façon assez sûre la conquête perse du bassin de l'Indus. Elle se fit, comme on voit, en deux étapes. Tout d'abord le grand Cyrus (552-53o av. J.-C.) mène — à l'imitation, nous dit-on, des Assyriens — une expédition de plus contre l'Inde. Puisqu'il détruisit en passant la vieille capitale du Kapiça (et comment en effet, ne s'y serait-il pas heurté au débouché des passes de l'Hindûkush ?), c'est la preuve qu'il suivit la route classique des invasions. Celle-ci le mena droit au « Gandâra » dont il fit une des satrapies de son empire : toute la question est de savoir ce que représente ce nom quand nous le lisons sur le rocher de Behistân. Au sens précis et restreint du mot, il désigne pour les pèlerins bouddhiques et, par suite, pour nous, le territoire du district actuel de Peshâwar, sur la rive droite de l'Indus. Mais nous avons toutes raisons de croire que, mille à douze cents ans plus tôt, la vieille administration perse avait, pour sa commodité personnelle, singulièrement élargi la portée géographique de cette dénomination. Qu'elle l'étendit du côté de l'Ouest jusqu'à la grande chaîne de montagnes, nous en possédons une preuve certaine : dans les inscriptions achéménides, au « Gandâra » de la version vieux perse correspond, aussi bien en élamite qu'en babylonien, l'expression «Para-Uparaesana », laquelle équivaut littéralement, en langage moderne, à « Trans-Hindûkush »; et ainsi il devient clair pour nous que, dans l'usage des gens de l'Asie antérieure, elle a originairement servi à désigner dans son ensemble toute la satrapie d' « Outre-Monts », à partir de la ligne de faîte de l'Uparaesana (avest. Upairisaena; pehlvi Apârsên), qui la séparait tant de la Bactriane que de l'Arie. Du côté du Sud, l'extension du nom de Gandâra au Bas-Panjâb nous est attestée par Hékatée, quand il spécifie que Kaspapyros (Kassapa-pura), en qui dès 1871 le général Al. Cunningham a reconnu Multân (6), était une ville « gandarique ». Enfin, du côté de l'Est, les textes indiens comprennent couramment dans le Gandhâra le pays de Taxila, c'est-à-dire le district actuel de Rawal-Pindî entre l'Indus et le Jhêlam; et nous savons par Strabon que certains auteurs classiques continuaient à appliquer l'appellation de Gandaris jusqu'au troisième do-âb, celui qui est compris entre le Chinâb et la Râvi. Tous ces flottements dans la nomenclature géographique de la région du Nord-Ouest nous gardent visiblement la trace de l'état de choses qui régnait à la fin du vie siècle avant notre ère, quand le terme de « Gandâra » couvrait administrativement tout ce que les Indiens ont appelé l'Inde du Nord, depuis le Kapiça jusqu'au Panjâb inclus; et, pour confirmer cet ensemble d'indices, la fâcheuse aventure survenue à Alexandre sur les bords de l'Hyphasis (Biâs), quand il se vit refuser obéissance par son armée, nous induit à penser que l'occupation perse s'est un moment avancée jusqu'à la quatrième des Cinq Rivières, mais pas au delà (7).

Deuxième temps : Darius Ie!, monarque singulièrement intelligent et informé, s'occupe, dès le début si troublé de son règne, de reconnaître et d'aménager des voies de communication entre les lointaines extrémités de son empire. Reprenant les projets de Cyrus qui lui avait légué la meilleure part du Panjâb, il ne lui reste plus pour accéder à la Mer Erythrée qu'à s'emparer du

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