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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0037 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 37 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES CONQUÊTES IRANIENNES ET IRANO-GRECQUES

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avoir la prétention d'en marquer encore le site. Toutefois nous croyons devoir écarter dès à présent Burj-é-' Abdullâh et le Bêgrâm voisin, qui représentent l'ancienne capitale indigène du Kapiça, car c'est en dehors des agglomérations existantes que le conquérant créait de fond en comble ses filleules; et d'ailleurs (si du moins notre conjecture est exacte) les textes indo-grecs distinguent clairement Kâpiçî de l'Alexandrie sa voisine (infra, p. 212). Chârikâr n'a pour lui que la prospérité actuelle de son bâzâr, et Hopiân (en faveur duquel nous avions un instant penché sur la foi de l'Opianè de Stéphane de Byzance) que l'importance de ses tumuli. Tout bien examiné, le détail topographique précis que, chacun de leur côté, nous ont conservé Pline l'Ancien et Quinte-Curce, plaçant la ville nouvelle l'un « sub ipso Caucaso » et l'autre « in radicibus montis », fait pencher décidément la balance en faveur de Parvân, qui seul répond à cette description. Nous sommes ainsi conduits à l'endroit même où l'Émir Habîb-Ullâh, expert connaisseur en paysages, a fait bâtir son château de Jebel-Sérâj. C'est là du moins une impression dont pourra difficilement se défendre quiconque aura contemplé à ses pieds, du haut des terrasses établies sur les premières pentes de l'Hindûkush, tout le plateau du Kapiça enchâssé dans sa couronne de montagnes; et, de fait, on nous a assuré qu'en creusant les fondations du château, on avait mis au jour des substructions anciennes. Mais sans doute est-il plus sage d'attendre sur ce point précis le verdict des fouilles futures (i8).

L'insuffisance de nos renseignements nous empêche également d'atteindre la certitude en ce qui concerne la route suivie par l'armée grecque entre Alexandrie-sous-Caucase et Bactres au printemps de 329. On nous donne seulement à entendre que ce ne fut pas la grand-route, celle que nous connaissons bien, par Bâmyân; car Bessos, sachant que sa capitale restait l'objectif d'Alexandre, avait pris un moyen pratique d'en fermer la grande voie d'accès en ordonnant de détruire tous les approvisionnements sur son parcours. Alexandre dut donc emprunter un autre chemin et, a priori, l'alternative qui s'offrait à lui était de passer par le col de Khâvak (cf. supra, p. 19s.). La meilleure raison que nous ayons de croire que tel fut bien l'itinéraire qu'il suivit, c'est qu'il lui fallut, nous dit-on, non moins de quinze jours pour émerger très péniblement des défilés de la montagne. Il n'aurait donc pas tenté l'aventure de couper au court par la passe du Salang ou celle de Kaoshân, et se serait résigné à faire le long détour par la vallée du Paiijshfr. Dans l'un et l'autre cas, il ne pouvait d'ailleurs qu'aboutir à l'Andar-âb, et c'est dans cette vallée qu'on s'accorde généralement à chercher la première ville qu'il ait rençontrée et pour laquelle on nous donne les noms d'Adrapsa, Drapsa ou Drapsaka. Arrivé là, il n'est pas encore au bout de ses peines, ni ses historiens de leurs perplexités. La vallée de l'Andar-âb offre, en effet, comme nous l'avons vu (supra, p. 22) deux issues, l'une par Yarm et Narin, l'autre par Doshi et la vallée du Kunduz. Quelle que soit celle pour laquelle Alexandre ait opté, il dut obliquer ensuite au Nord-Ouest pour gagner à Haibâk la rivière de Khulm. Là, nouvelle alternative : on descend à présent les gorges de celle-ci jusqu'à Tâsh-Qurghân pour tourner ensuite à angle droit et gagner Balkh à travers la plaine; mais il existe une vieille piste permettant de contourner par le Sud le massif qui domine Mazâr-é-Sharîf et de déboucher droit sur Balkh par la brèche que sa rivière a ouverte dans la montagne. Une raison théorique peut guider ici notre choix. On nous rapporte, en effet, qu'outre Adrapsa, Alexandre a capturé en route un « Aornos ». Si ce mot a gardé son sens, il ne peut désigner, ici comme dans les parages de l'Indus, qu'une de ces forteresses naturelles où les habitants du pays cherchaient un refuge en cas d'invasion. Or, nous avons justement signalé l'existence d'un Kâfir-Qaleh qui répond exactement à cette description et commande la trouée du Balkh-âb (supra, p. 116). On sait d'ailleurs que le conquérant ne fit que traverser Bactres, où il était entré sans coup férir, et nous avons déjà parlé (supra p. 16) de sa marche forcée