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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0063 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 63 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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LES INVASIONS DES BARBARES   229

venir de son nom et de son surnom (Tri-koti-han) (2o). Les princes indiens, héritiers des Guptas, n'en réagirent qu'avec plus de vigueur et, dès 528, l'avance des Huns était enrayée du côté du Sud. De leur côté, les Sassanides ne virent leur salut que dans une alliance avec la nouvelle horde dont l'astre montait rapidement à l'horizon oriental, celle des Turcs; mais en fin de compte, ils en furent les mauvais marchands. Le pouvoir des Huns une fois brisé (vers 565) par le Khagan turc, son beau-père Khusrô Naushirvân put bien rétablir un instant son pouvoir sur la Bactriane et même jusqu'aux « Portes de Fer », sur la rive droite de l'Oxus; bientôt, à la faveur des luttes entre la Perse et Byzance, ce furent en définitive les Turcs qui chaussèrent, presque aussitôt que vidées par les Hephtalites, les bottes de Kanishka : et, bien entendu, celles-ci vont chaque fois en se rétrécissant à la taille des épigones.

Il nous eût fallu renoncer à jeter sur cette carcasse de faits le moindre lambeau de décor si la facilité accrue des communications n'avait amené dans l'Inde du Nord, parmi tant de guerriers ou de marchands, quelques pèlerins bouddhiques. Esprits positifs et précis, étrangers à toute idée de lucre ou de pillage, et habitués par leur doctrine même à contempler du dehors un monde dont ils s'étaient détachés, ils étaient sûrs d'autre part que les notes rapportées de leurs lointains pèlerinages seraient lues avidement par nombre de leurs compatriotes : et c'est ainsi que nous nous trouvons posséder des relations quelque peu détaillées, et toujours sincères, sur les pays qu'ils ont traversés. A la vérité, chez le premier d'entre eux, Fa-hien (vers 400), les préoccupations confessionnelles l'emportent un peu trop, à notre gré, sur les considérations d'ordre géographique ou politique : son excuse est qu'il a connu une Inde heureuse, et par conséquent sans histoire. Song Yun tombe au contraire au Gandhâra (vers 521) au milieu des horreurs du régime hephtalite, établi « depuis deux générations »; mais, bien qu'ambassadeur d'une impératrice chinoise, il nous paraît n'avoir pas assez oublié que le but assigné à sa mission était plus religieux que diplomatique : c'est tout juste si les fragments de sa relation qui nous sont parvenus con-. tiennent quelque référence aux « souffrances du peuple » et des croquis d'après nature des audiences du tegîn (21). Toutefois, il s'est trouvé, parmi les nombreux « Religieux éminents qui visitèrent les contrées d'Occident », un homme d'une haute intelligence, en dépit de sa pieuse crédulité, aussi bien doué comme historien que comme géographe, et qui sut voir et noter ce qui était d'intérêt durable et universel. Autre bonne chance pour nous : tandis que ses deux prédécesseurs sont directement descendus de Khotân vers l'Udiyâna en empruntant l'acrobatique sentier de la vallée de l'Indus, Hivan-tsang a suivi de bout en bout — sauf à la sortie de Bâmyân : de quoi il fut puni en se perdant — la grand-route de Bactres à Taxila ; et comme au retour un long circuit le mena du Gandhâra jusqu'aux confins de l'Arachôsie, il suffira de le suivre pas à pas pour obtenir le meilleur tableau de l'Afghânistân oriental vers le milieu du vile siècle. Mais, après tout ce que nous venons de dire, il n'est pas hors de propos de rappeler d'abord que, de Turfân au Kapiça, il a traversé de part en part le vaste empire des T'ou-kiue. Grâce aux lettres de recommandation que lui avait données le roi de Kao-tch'ang, il fut même admirablement reçu, dans la région de l'Yssik-Köl, par le Khagan turc, et rien n'est plus intéressant que de confronter sa description des splendeurs de cette cour nomade avec celle que nous a laissée l'ambassadeur byzantin Zémarque (2z). Surtout il est un point que nous devons noter : quand, accompagné du nIehmandar auquel l'a confié le grand Khân et qui lui sert à la fois de guide et d'interprète, il arrive au défilé des « Portes de Fer », il faut lire avec quel respect il évoque le souvenir et avec quelle précision il définit les limites de ce qui fut autrefois le coeur de l'empire des Kushâns, à savoir « le vieux royaume des Tukhâras », entre la Perse et les Pâmirs, des Portes de Fer à l'Hindûkush. « Depuis plusieurs centaines d'années, la race royale est éteinte » : mais évidemment sa renommée est tou-