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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0044 La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2
インドからバクトリアのタキシラに到る古道 : vol.2
La Vieille Route de l'Inde de Bactres à Taxila : vol.2 / 44 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000237
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2X0   LES GRANDES INVASIONS

c'est un ancien vice-roi des Mauryas qui, complétant autour de l'Hindûkush la ronde des rébellions, s'était, de son côté, rendu indépendant du pouvoir central de Pâtaliputra (Patna). Tout s'arrangea, d'ailleurs, le mieux du monde, du moins pour le Séleucide qui, enrichi d'or et d'éléphants par son hôte indien, et se parant désormais du surnom de Grand, se hâta de s'en retourner en Occident où il n'allait pas tarder à s'embarrasser, ainsi qu'un gros bourdon, dans la toile de l'araignée romaine (27). Arrêtons-nous un instant pour le regarder disparaître par la voie bien connue de la Drangiane et de la Karamanie : car nous ne reverrons plus jamais surgir de ce côté ni de Diadoque grec, ni même de César romain, ni non plus, si fort qu'il en ait rêvé, le prétendu héritier des Césars, Napoléon. En fait, aucun Européen ne s'appropriera plus un pouce du sol indien autrement que par mer, et il faudra pour cela attendre Albuquerque.

LES INDO-GRECS. - Cependant les renseignements recueillis au cours de l'onéreuse visite faite par Antiochos III à Saubhagasêna n'avaient pas été perdus pour tout le monde, et n'allaient pas tarder à coûter plus cher encore au malheureux raja ou à son héritier. Le bruit était parvenu aux oreilles des Gréco-Bactriens que la péninsule, retombée dans son état chronique d'anarchie, était à l'homme résolu qui voudrait la prendre : or, regardez leurs faces sur leurs monnaies, il est manifeste que la résolution est ce qui leur manquait le moins. Aussi le Séleucide a-t-il à peine tourné le dos qu'avec l'aide de son fils, le jeune et brillant Dèmètrios, Euthydème se met en devoi r d'arrondir, aux dépens de ses deux voisins, l'Arsacide et le Maurya, le royaume que son ex-suzerain vient de lui reconnaître. Du côté indien, il commence naturellement par récupérer les Paropanisades' l'Arachôsie et sans doute aussi la Gédrôsie, en un mot « l'Inde Blanche » rétrocédée un siècle plus tôt à Candragupta. Dèmètrios attendit-il la mort de son père pour franchir l'Indus ? Toujours est-il que, dès qu'il frappe monnaie à son nom, il se coiffe à l'avers du casque en forme de tête d'éléphant des médailles d'Alexandre (car il n'ose tout de même pas arborer, comme ce dernier, la crinière du lion de Némée) et campe au revers un Héraklès debout, armé de sa massue et se couronnant de la main droite : signe certain qu'il entreprend, à l'imitation et sous le patronage des deux prétendus fils de Zeus, la reconquête de l'Inde propre. Que celle-ci soit d'abord représentée pour lui par les quatre premiers do-db ou mésopotamies du Panjâb et par le Sindh, c'est-à-dire par les anciennes provinces des Achéménides et d'Alexandre, c'est l'évidence même ; et de fait, c'est tout ce que les Yavanas conserveront à leur tour quelque temps. Mais Mégasthène avait déjà révélé à ses compatriotes le fort et le faible des royaumes de l'Inde centrale, et, comme l'a depuis longtemps remarqué Strabon, les Indo-Grecs, qu'ils fussent menés par Dèmètrios en personne ou par ses lieutenants et successeurs, Apollodotos et Ménandre, poussèrent leurs incursions à l'intérieur de la péninsule beaucoup plus loin que n'avait pu le faire le conquérant macédonien. D'une part, ils forcèrent ce qu'on peut appeler l'isthme du Kurukshêtra, ce traditionnel champ de bataille où se décida si souvent le sort de l'Inde, entre les premiers contreforts de l'Himâlaya et le désert du Râjputâna, et furent ainsi les premiers envahisseurs qui, à l'époque historique, aient pénétré dans le bassin du Gange jusqu'en Aoudh. D'autre part, contournant par le Sindh ce même désert, ils étendirent leurs raids, sinon leur domination, de la Patalènè, c'est-à-dire du delta de l'Indus jusque dans le royaume de Saraostos (Surâshtra, Gujarât). La mention indienne du siège de Madhyamikâ, près de Chittor, dénonce même une tentative pour achever de fermer les deux branches de la tenaille qui devait enserrer la meilleure partie de l'empire des Mauryas, devenu dans l'intervalle celui des Çungas; car c'est à l'usurpateur du trône du Magadha, Pushyamitra, que la seconde invasion grecque eut affaire. Cette vaste expansion était d'ailleurs condamnée à être éphémère à raison des rivalités inévitables entre tant de hardis condottieri, dont aucun