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Études sur l'Art Bouddhique de l'Inde : vol.1 | |
仏教美術研究 : vol.1 |
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ce point capital (car la tonsure est aux yeux des Indiens le signe essentiel de la renonciation au monde) sacrifier l'orthodoxie â l'esthétique et persister â faire onduler un chignon sur la tête du Bienheureux ?
Mais si le sculpteur n'était sûrement pas un Indien, pouvons-nous certifier avec la même assurance que c'était un Grec ? Je ne vous déguiserai pas mon embarras. Si un Indien ne peut être l'auteur d'une sculpture â ce point hellénisante, on peut aussi bien se demander comment un Européen aurait pu composer une image aussi adéquate du Sauveur indien ? Car enfin nous n'avons pas affaire ici à une statue purement hellénistique. Ce n'est nullement l'image nue ou demi-nue d'un dieu grec : elle porte le manteau monastique : elle garde dans le lobe affreusement distendu de ses oreilles la marque d'une coutume strictement indienne, celle d'y suspendre de lourds bijoux ; enfin son expression mélancolique et résignée n'a rien de commun avec la joie de vivre et l'orgueil accoutumés d'un Olympien. Il reste évident qu'un indigène ne pouvait pas réinventer la technique hellénistique : mais un étranger était-il davantage capable de comprendre et de rendre le sentiment religieux du Bouddhisme ?
Vous le voyez, il y a des difficultés des deux parts, au moins pour quiconque s'efforce de rester tout -à-fait impartial. En vérité, plus l'on regarde ces étranges images, avec leur curieux mélange de traits grecs ou indiens, et plus on incline â croire que leur créateur
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1) Pour le détail, V. B.B.A., p. 131 et suiv.
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