国立情報学研究所 - ディジタル・シルクロード・プロジェクト
『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

> > > >
カラー New!IIIFカラー高解像度 白黒高解像度 PDF   日本語 English
0014 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 14 ページ(カラー画像)

New!引用情報

doi: 10.20676/00000197
引用形式選択: Chicago | APA | Harvard | IEEE

OCR読み取り結果

 

4   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

du Lob nor. C'est une mer desséchée, au fond argilo-siliceux, tout uni, sans autre relief que l'îlot aride et insignifiant du Mazâr tâgh; les steppes de gravier et les /aX r, étendues blanchâtres de terre argileuse, dure et imperméable, souvent chargée de sel et fendillée comme une poterie exposée à un feu trop vif, y alternent avec les dunes jaunâtres et mouvantes, le sable qui marche (barghán koum) des Turcs, le fleuve de sable (cha hő) des vieux géographes chinois. Cette immense arène elliptique est environnée, en guise de gradins, de collines arides et poudreuses, qui, à l'est forment le seuil de la steppe mongole, et dans les autres directions constituent la première assise dé montagnes énormes, sans arbres, couvertes (le pâturages dans leur zone moyenne, de nouveau nues et stériles à leur sommet. Les vents qui soufflent sur ces hauteurs détachent patiemment, éternellement, d'innombrables particules des montagnes, surtout des conglomérats et des grès de l'assise inférieure, les jettent sur la plaine, accroissent sans trêve l'amas des sables ; cependant, ces montagnes fournissent aussi de l'eau, et A voir, aux premières chaleurs (le l'été, les torrents nombreux et abondants qui dévalent sur les pentes, on les croirait capables de transformer tout le bassin du Tarim en prairie. Mais la plupart, impuissants contre le sable, s'arrêtent en chemin, tronçons inutiles. Seules, sept rivières arrivent à destination, en été du moins 1, et font le réseau fluvial du Tarim, maigre fleuve et fort irrégulier. Considérons-le depuis ses sources principales dans les glaciers du Karakoram et du Mouztâgh. Il se précipite d'abord fort et rapide, sans cesse grossissant jusqu'à sa sortie des monts, à quelques lieues au sud-ouest de Yârkend, descendant de plus de 4,000 mètres en 300 kilomètres. En plaine, son cours se ralentit brusquement, jusqu'au confluent de la rivière de Khotan il ne descend plus que de 400 métres en 450 kilomètres, puis de 100 mètres sur la même distance jusqu'au point où il se dirige au sud-est, et enfin de 35 métres seulement sur une distance moitié moindre. Et

1. La rivière de Khotan, par exemple, se dessèche complètement en hiver, avant d'atteindre le Tarim.