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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0421 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 421 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TIBET ET SES HABITANTS.   395

les Tibétains craignent fort leurs caprices et leur colère, sont plus anxieux de ne point leur déplaire et de les apaiser ou de contraindre leur faveur par des cérémonies, des formules, des sacrifices que de suivre la voie mystique qui conduit à la délivrance finale. De cette manière, le bouddhisme, selon le côté d'où on l'envisage, est athée, monothéiste, panthéiste, polythéiste. Les disciples de Gautama ne sont nullement embarrassés de ce que nous sommes portés à prendre pour des contradictions monstrueuses. Ceux qui sont un peu habitués aux spéculations métaphysiques savent combien il est facile de passer de l'une à l'autre de ces catégories par des nuances presque indiscernables et combien sont fragiles les barrières qui les séparent, élevées par le parti pris ou la logique courte des philosophes ou des théologiens. Dans le fond, le bouddhisme tibétain ressemble beaucoup à l'indouisme par sa métaphysique, sauf quelques points importants, par sa doctrine de la karma,

  • de la métempsychose, chi renoncement aux biens du monde, de l'absorption dans l'Aine universelle, par sa mythologie, son .culte et ses cérémonies. Le bouddhisme, dépourvu de culte à l'origine, s'est attribué presque tout le culte de l'indouisme avec son cortège d'idoles, de formules, de rites compliqués. Il a emprunté aussi certains détails à la liturgie chrétienne par l'intermédiaire des Nestoriens établis au moyen âge en Chine et en Mongolie ; mais il semble bien qu'on ait exagéré cette influence, plusieurs des choses qu'on avait cru tirées du christianisme se retrouvant dans les religions de l'Inde. Le perfectionnement moral e*t le détachement de l'illusion extérieure, nécessaires pour atteindre au salut, ont passé au second plan, et la conception populaire et grossiére de la religion l'a emporté. La divinité a. cessé d'étre inactive, insensible aux voeux. des hommes et à ses efforts• pour lui plaire, elle est devenue un roi dont on doit craindre le courroux, mais dont on peut capter habilement la faveur ; elle est retombée sous la,domination des rites et des formules. La prière n'est plus' un simple hommage, mais une sollicitation et méme, dans certaines conditions, un moyen de contrainte efficace. Les oeuvres ont pris une importance excessive et par oeuvres ce ne sont pas les oeuvres bonnes moralement qu'il faut entendre, ce sont les actes de