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0066 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 66 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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54   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

réelle et les conséquences'. Il n'est point invraisemblable qu'il y ait chez les Khotanais un peu plus de sang tibétain et un peu moins de sang turc ou mongol que chez les Kachgariens, mais comme les éléments constitutifs ne sont pas très dissemblables et que leurs proportions ne diffèrent pas beaucoup, le résultat a été à peu près le même. Si les gens du sud et ceux du nord ont été distincts ů une époque quelconque, ce que nous ne saurions affirmer malgré le texte chinois déjà cité (P. 31), ils se sont, depuis, mêlés et confondus au point de ne plus former qu'une masse homogène, et, en un mot, il n'existe point de peuple Mutchín.

1. Remarquons toutefois que plusieurs noms géographiques pourraient bien être tibétains. Pi-mo (Kéria) rappelle le tibétain byé-ma, qui se prononce tantôt, pérna, tantőt Tcliéma et qui signifie sable. Telle est peut-être aussi l'origine du nom de Piailla, village proche de Khotan et du vieux nom de Tchertchen, Tcliémo-lo-na, dont les deux dernières syllabes représenteraient grong (pron. long = ville) ou kr'om (l'or. = bazar). Or, non seulement cette étymologie serait justifiée parce que ces trois localités sont en effet entourées de sables remarquablement profonds, mais encore c'étaient les trois premières localités importantes que les Tibétains rencontraient en débouchant dans le désert de Gobi, soit par la route de Gougourtlouk et de Polour, soit par celle du Karakoram et de Sandjou, soit par celle du Tsadam, et ils avaient ainsi un aussi bon motif de les appeler « villes des sables > que les Chinois en ont eu de donner à T'oun-hoang le nom de Chatcheou, c'est-à-dire la Ville des sables. Kéria est appelé Ou-mi sous les Han et le nom de Pi-mo se trouve pour la première fois dans Hiouen Ts'ang, c'est-à-dire avant les invasions tibétaines du viii siècle. Il n'est pas admissible que l'incursion des Toukou-houn au ve siècle ait pu être la cause de ce changement de nom. Reste l'hypothèse que Pi-mo était bien l'ancien nom imposé par les premiers envahisseurs tibétains dont parle la légende, que Ou-mi était soit un autre nom de la ville, soit un nom de fantaisie imaginé par les Chinois, semblable à Yu-t'ien pour Khotan, à Sou-lo pour Kâchgar. Enfin Polour est peut-être le mot tibétain Polou qui désigne une station au pied d'un col, station composée d'une hutte en pierres sèches, comme il y en a au pied du col de Kar-dong (Kardong Polou) et au pied du col qui mène à Gougourtlouk, à Khân langar, un peu au sud du village actuel de Polour.