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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0037 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 37 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   25

les Tingling, cités plus tard par les auteurs chinois et tous originaires de la Djoungarie et de la Sibérie sud-occidentale. C'étaient incontestablement des Finnois, parents des Ostiak et des Vogoules'. Lorsque Tch'ang K'ien exécuta :sa mission d'exploration entre 140 et 127 avant notre ère, l'aile occidentale des Hioung-nou occupait réellement tout le pays à l'est du Lob-nor, au nord des Nan chan et du hIoang hó jusqu'à la frontière du Chen-si. Dès le milieu du Me siècle, sous la dynastie des Ts'in, ils avaient établi une sorte de protectorat sur ce que nous appelons aujourd'hui le Turkestan oriental et y avaient préposé un commissaire général chargé de percevoir les impôts; mais on ne nous dit pas qu'ils y eussent installé aucune colonie'. Au siècle suivant, sous la dynastie des Han, la Chine, qui s'était fortifiée et étendue dans le sud, commença à s'avancer dans le Kan-son étape par étape aux dépens des barbares, à y construire des forteresses, à y fonder des colonies de déportés. Ainsi s'élevèrent successivement Kieou-kouan (Sou-tcheou, 121 av. J.-C.), Tchang-vé (Kan-tcheou) T'oung-houang (Cha-tcheou, 111 av. J.-C.) ; ainsi commença à se chinoiser peu à peu cette.province de Kan-sou, dont la race chinoise ne devait jamais dépasser les limites en son expansion. Les empereurs Han poursuivirent leurs progrès vers le nord-ouest, vers ce bassin du Tarim occupé par une population sédentaire, semé d'oasis fertiles, offrant des routes

  1. Un Allemand, qui, je ne sais pourquoi, tenait beaucoup â descendre de ces barbares pillards, a soutenu qu'ils étaient de race germanique pour la raison que leur chef portait le titre de Kouen-mo, qui est le vieux mot allemand Kouning (König). Le calembour est faible. De pareilles fantaisies naissent d'une fausse conception des conditions de la vie nomade et des invasions des Asiatiques en Europe qu'on se représente comme un déménagement gigantesque. Un savant, rivé pour la vie à son fauteuil, se figure volontiers par un effet de la loi des contrastes que les peuples nomades jouissent d'une liberté de mouvements sans bornes, et il s'imagine les Huns ou les Mongols sous l'apparence d'une troupe de saltimbanques voyageant dans leur roulotte, et leurs chefs, les Attila et les Tchingiz Khân, comme de fabuleux impresarii en tournée. Avec ces idées il ne coûte rien de transplanter en quelques années tout un grand peuple d'une contrée â une autre éloignée de plusieurs milliers de kilométrer.

  2. Ts'ien Han chou, cité par Hyacinthe Bitchourine, olé. cit., III, 33. 4