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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0484 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 484 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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.458   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

allongée, leurs sourcils très fournis, leur barbé abondante, noire et raide comme leurs cheveux ; leur front est fuyant, leur crâne aplati par derrière, leur peau basanée mais nullement jaune. En somme, ils ressemblent d'une manière frappante aux habitants du Turkestan oriental. Ils sont vêtus â la chinoise, mais ils ont la tête entièrement rasée et portent un bonnet polygonal et blanc et non pas rond et noir comme les Chinois. Ils sont assez rigides et quelque peu fanatiques dans leur religion. A la vérité, ils boivent de l'eau-de-vie comme des lansquenets ou des Tibétains, mais ils s'acquittent assez exactement des pratiques journalières, s'abstiennent rigoureusement du sang des animaux et de la viande de porc, affectent un grand respect pour leur clergé et, â la différence de leurs coreligionnaires de la même province, ils refusent de brûler l'encens et n'admettent point dans leurs mosquées la tablette de l'Empereur et la figure du dragon impérial avec l'inscription consacrée. Leur code religieux est conforme å la chériat de Boukhâra et, par conséquent, au rite hanéfite. Plusieurs de leurs mollas ou a, houe parlent et écrivent le persan et la plupart des gens du peuple connaissent les caractères arabes. On attribue cette sévérité relative avec laquelle les Salar observent leur religion et l'instruction élémentaire plus répandue chez eux que chez les autres peuples musulmans, â un réformateur nommé Ma Ming Hin qui, il y a environ 150 ans, les prêcha et ranima leur piété'. Mais ce réformateur n'a point réformé les mceurs des Salar, qui aujourd'hui autant que jamais sont d'effrontés pillards. J'ai dit qu'ils entretiennent avec les bandits du haut fleuve Jaune d'amicales relations cimentées par une confraternité de brigandage et une communauté de haine contre les Chinois. La particularité la plus remarquable de ces musulmans, c'est leur langue qui est un turc corrompu. Sur 102 mots pris au hasard, on en compte 68,

1. Ce Ma Ming Hin (Mohammed Amin) venait du Turkestan ; il s'appliqua surtout â substituer la récitation å haute voix des prières â leur récitation mentale. Il en résulta des querelles violentes et des troubles graves. Ma- Ming l-lin, mis en prison, fut délivré par ses sectateurs révoltés et le gouvernement chinois eut grand'peine â rétablir l'ordre (Renseignements oraux).