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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0170 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 170 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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151   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HALTE ASIE.

La classe des petits propriétaires ruraux et des fermiers forme la partie la plus substantielle et la plus nombreuse du peuple du Turkestan oriental, pays essentiellement agricole. La fortune lui sourit peu; les gains, chèrement achetés, suffisent juste à soutenir une vie laborieuse et étroite. Ceux d'entre eux qui possèdent au moins cinq ou huit hectares, selon les localités, réussissent encore, avec du 'travail, de la prudence et de l'économie, à rejoindre les deux bouts, à échapper aux dettes ruineuses ; ils peuvent avec de l'entregent, de menus présents adroitement distribués, se créer des amis puissants, se faire bien venir des beks, éviter les corvées désagréables et pesantes,' ne pas payer plus d'impôts qu'ils n'en doivent, figurer modestement dans les assemblées de notables, voire obtenir un petit poste de centenier ou de gendarme, honorable toujours, profitable à l'occasion, quand on n'a pas l'esprit ankylosé, ni lesjambesgourdes. Mais malheur à ceux qui sont trop peu sages ou trop pauvres pour se garder d'emprunter et de vendre leur blé en herbe. Les grands propriétaires, les marchands, les Chinois prêteurs à la petite semaine, les guettent, prêts à les dévorer. Ce sont les plus nombreux ; au printemps ils ont déjà besoin d'argent, ils vendent au riche voisin ou au marchand de la ville leur récolte avant les, semailles à la • moitié de sa valeur ; de ce qu'ils touchent ainsi d'avance, le fisc prendra le quart à l'automne et alors les pauvres diables seront de nouveau sans. ressources, proie cer- '

  • taine de l'usurier chinois qui leur prête à 20 pour 100 par mois ou à 10 pour 100 par semaine. Les autorités locales, qui n'ont rien ů craindre d'eux et ont tout intérêt â ne les point ménager, les surchargent de corvées et de taxes. Enfin les dettes s'accumulant sans cesse, ils sont saisis, expropriés et vont grossir les rangs des domes-

  • tiques, des maneeuvres, des mendiants et des esclaves. Cependant grâce à eux, les marchands se sont assurés des rentes faciles, hors de proportion avec l'activité déployée et le capital engagé, les beks ont arrondi leurs terres, les prêteurs à la petite semaine se sont fait avec 100 francs de capital -50 francs (le revenu mensuel. Ainsi les grands et les parasites s'accroissent et prospèrent de la misère des petits et des