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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0434 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 434 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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408   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAUTE ASIE.

reconnaissent aucune des hypostases humaines du Bouddha que vénèrent les orthodoxes et ils traitent le Talé-lama d'imposteur. Celui qu'ils tiennent pour la véritable et unique incarnation de Chen-rab porte le titre de Ma rin-po-tch'é. Ils racontent que le premier chef du bouddhisme au Tibet, qui se prétendait Dieu fait homme, soutint de longues controverses contre leur grand prêtre. Celui-ci proposa à son adversaire, pour vider la querelle, de tenter avec lui l'ascension de la grande montagne de glace Gang-ri-mo-tch'é, la montagne sainte et inaccessible qu'on dit être située dans le Tsang. Celui d'entre eux qui parviendrait le premier au sommet démontrerait par lå la supériorité de sa doctrine et de ses dieux. La proposition fut agréée, et alors le grand prêtre des Pon-bo eut recours à de puissants enchantements, qui lui permirent de s'élever dans les airs et d'arriver sans peine ů la cime inviolée (lu mont, au milieu des tonnerres et des éclairs, tandis que son rival s'épuisait ů gravir les pentes inférieures. Les orthodoxes acceptent cette légende au moins en partie ; mais ils.affirment que le magicien mécréant fut frappé de la foudre pendant qu'il volait dans les airs, laissant ainsi la victoire au protagoniste de la vraie foi. Les lamas ponbo, qui ne sont pas soumis au célibat et portent les cheveux longs, sont les uns réunis dans des couvents, les autres répandus parmi la population laïque, dont ils rie se distinguent ni parle genre de vie, ni par l'apparence extérieure. Les prêtres pon-bo sont souvent des ermites, demeurant isolés dans des montagnes reculées ; plus ils sont solitaires, plus ils sont capables d'agir sur les puissances du ciel et de la terre. Nous avons passé ainsi au lieu dit Za-ma dans la sombre gorge du Charrong tchou non loin de la tente d'un ermite pon-bo, prêtre révéré, magicien redoutable, et les Tibétains qui nous accompagnaient, effrayés, hâtaient le pas. L'institution des couvents est sans doute un emprunt fait au bouddhisme. Le clergé primitif du Tibet ne semble pas avoir eu une organisation monacale ; il n'en était pas moins très puissant, comme on peut le conjecturer d'après le rőle important qu'il jouait dans l'acte le plus solennel de la politique tibétaine, le prêt du serment, d'après les luttes énergiques qu'il soutint contre le bouddhisme,