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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0080 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 80 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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68   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

cielles, en tenant compte toutefois de la courtoisie extrême avec

laquelle tout peuple a coutume de parler des autres. Nous verrons plus loin qu'après douze siècles écoulés les choses n'ont pas beaucoup

changé. Au point de vue intellectuel, le bouddhisme n'a pas été un

véhicule de progrès très important. Sans doute Hiouen'I's'ang rapporte avec complaisance qu'il y avaitdes moines d'une grande science théo-

logique, et un Hiouen Ts'ang musulman, quelque aveuglé qu'il pût

être par l'esprit de parti, ne trouverait pas autant A louer de notre temps. Mais les moines lisaient les livres sacrés dans le texte original ;

ils ne les traduisirent point dans la langue du pays, comme ils le firent

au Tibet, partant, ils ne créèrent point de mouvement littéraire. Ils introduisirent, il est vrai, une écriture, qui se répandit partout et

servit A l'usage courant ; mais cette écriture n'était pas la première qui

ait été employée, car il est certain que le mazdéisme en avait apporté une avec lui, et cette facilité avec laquelle les indigènes changeaient

d'écriture est l'indice d'une faible diffusion de l'instruction et d'une

littérature insignifiante. Le bouddhisme apporta aussi un art religieux ; les temples du pays étaient ornés de statues, de peintures, de bas-

reliefs, soit tirés directement de l'Inde, ou travaillés sur place par des

moines artistes d'après les modèles indiens. On n'a pas encore retrouvé de spécimens de cet art; mais on ne peut manquer, le hasard aidant,

d'en découvrir un jour ou l'autre. Cela nous apprendra peu de chose de nouveau puisque nous savons dés maintenant que cet art existait, qu'il n'étáit pas original et qu'il ne créa pas de mouvement artistique indigène.

A côté du bouddhisme et restreignant son influence, quatre autres religions existaient dont la plus ancienne était ce que les écrivains chinois appellent le culte des esprits. C'était une religion des forces de la nature, (lu feu, des rivières, des montagnes, du printemps fécondant, du Dieu redoutable qui vit dans les profondeurs de la terre. Ces forces étaient quelquefois figurées sous (les formes animales ; il y avait aussi des dieux-animaux qui peut-étre ne représentaient rien qu'eux-mômes. Les Khota nais, par exemple, adoraient des espèces de rats,