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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0429 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 429 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LE 'TIBET ET SES HABITANTS.   403

connaissent toujours et en parlent comme de choses saintes, leur culte a perdu de son importance et de sa précision. On en trouve encore lá trace dans les cinq drapeaux que portent les sorciers, officiels en accomplissant leurs rites, dans les cinq couleurs dont les lamas Sa-skya-pa peignent leurs couvents, surtout dans les groupes successifs de cinq hypostases par lesquelles se manifeste le Bouddha. Au culte des cinq éléments se rattachent encore les deux bâtons croisés, symbole du feu sacré, et la fête de l'Eau, célébrée au mois de septembre : à cette époque l'eau est considérée comme douée de propriétés surnaturelles, tout le monde se baigne dans les rivières, croyant ainsi obtenir une longue vie. Un autre dieu ancien, avant aussi une forme d'animal, est le Vent-cheval (loung-sta=rloung-rta) qui est peint su» d'innombrables banderolles flottant à l'air. Ce Pégase tibétain, que les Bouddhistes ont chargé des trois joyaux précieux de la bonne loi, paraît être une personnification du vent qui galope dans l'espace, soufflant tour à tour le bonheur et le malheur. Lorsqu'un ouragan s'élève, les lamas lancent en l'air une foule de feuilles de papier portant l'effigie du Vent-cheval, afin que le dieu, agréant l'hommáge, s'apaise et cesse de mettre les voyageurs en danger '. Les corps célestes entrent pour une moindre part dans les préoccupations religieuses des indigènes bien qu'ils croient å leur influence sur la destinée, mais l'astrologie, qui est très pratiquée, est de source chinoise ou hindoue. De même qu'en Chine, on porte un saint respect au lièvre, auquel les chasseurs ne touchent jamais, il est probable que cet animal est lié à un culte lunaire. Au mois de décembre 1893, nous avons assisté à la fête des lanternes ou plutôt des lampes, connue en Chine comme au Tibet. Les pauvres pâtres des bords du Nam ts'o allumèrent la nuit dans leurs tentes toutes les lampes de beurre qu'ils avaient à leur disposition ; cette cérémonie, dans son humble simplicité, nous montra mieux qu'une fête fastueuse de grande ville la profondeur de la. superstition qu'elle manifestait. L'objet en est de réclamer le retour du

1. IIue en décrivant cette cérémonie en a dénaturé la vraie signification.