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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0100 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 100 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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88   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA 1-IAUTE ASIE.

Les chevaux et les unes sont nombreux, peu dispendieux, les routes sont aisées, sans damer, les hôtelleries et les restaurants ont l'addition modeste, sans compter qu'il est rare qu'on ne connaisse pas çà et là quelques amis, qui se fassent un plaisir de vous offrir une hospitalité gratuite ia charge de revanche. La langue, la religion et les moeurs étant les mêmes sur des distances de plusieurs milliers de kilomètres, on n'est pas arrêté par l'ennui d'avoir à changer ses habitudes ou la difficulté de se débrouiller au milieu de gens qu'on ne comprend pas. Enfin, la civilisation ne s'étant que médiocrement développée, la population a conservé des souvenirs de son ancien état nomade ; les maisons sont encore meublées comme des tentes, c'est-à-dire de coffres et (le tapis, tout prêts ii voyager.

Cette disposition a sortir de chez soi et à courir les grands chemins n'indique, ni ne favorise l'esprit d'initiative et d'entreprise. Les "Turcs orientaux ne sont pas aventuriers, ils ne s'appliquent pas à rechercher des moyens originaux et hardis de faire fortune. Ils aiment le com merce, mais parce qu'il demande moins de travail que la culture de la terre, qu'il donne des bénéfices plus rapides, plus considérables, presque aussi sûrs. Un paysan, un ouvrier, qui a réalisé quelques économies, laisse son métier et sa charrue, achète des étoffes et des épices et se fait marchand ambulant. S'il réussit, il étendra le cercle de ses opérations, mais sans s'écarter de la routine. S'il ne réussit pas, il se fera mendiant et vagabondera, libre et sans soucis, certain que la charité de ses coreligionnaires lui fournira son pain quotidien.

Quelle que soit la tendance des Turcs orientaux à se dérober à la peine et à l'effort, ils ne sont point paresseux ; ils doivent plutôt être rangés parmi les peuples laborieux. ' Ils appartiennent à une société sédentaire, déjà assez avancée et complexe pour les forcer à une somme de travail beaucoup plus grande que n'en demande la vie nomade. Les terres peu vastes doivent être soigneusement cultivées pour nourrir une

population nombreuse. Toutefois, on ne s'évertue pas   produire le
plus possible, mais seulement ce qui est indispensable. La concurrence est faible, les besoins sont modestes et il suffit en général pour gagner