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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0316 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 316 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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290   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA I-IAUTE ASIE.

sont soumis à la juridiction des autorités chinoises qui sont surveillées et contrôlées par l'agent consulaire. D'ailleurs ils ont des cilisaka, ils ont fondé des familles et constitué des propriétés dans le pays comme les sujets russes. Mais ils ont le désavantage de différer de la population locale par la race, la langue, quelquefois par la religion. Il y a parmi eux des hindous, des bouddhistes, des musulmans chiites. Les sunnites afghans môme, gens rigides, méprisent leurs coreligionnaires turcs, trop tiédes à leur gré. Ces divergences, sans être une cause d'hostilité réelle, empêchent la communion intime des idées et des sentiments entre les protégés anglais et leurs hôtes.

La population de Turkestan est en somme favorable aux Européens ; car ces musulmans peu fanatiques ont du respect pour les chrétiens, qui possedent deux des livres sacrés, la Bible et l'Évangile, et ils n'oublient point que le prophète a dit: Ceux qui sont le plus disposés h aimer les fidéles sont ceux qui se disent chrétiens. Ils savent gré aux Européens du soin qu'ils apportent h ne point choquer les coutumes établies et les préjugés, et cela d'autant mieux que les Chinois, pour largement tolérants qu'ils soient, n'ont pas le môme tact et la mime délicatesse; ils laissent beaucoup de liberté aux autres, mais ils s'en attribuent beaucoup à eux-mômes ; ils sont parfois insolents et manquent de la retenue et de la réserve qui sont nécessaires pour ne pas froisser les susceptibilités. Je ne parle pas ici des mandarins, qui sont des gens bien élevés, mais des individus du commun, à qui l'autorité ne tient pas la bride assez ferme.

Il est une chose encore, qui, plus que toute autre, contribue h donner aux indigénes une haute et favorable idée des Européens, c'est le

grand esprit de justice et (l'équité, qui, malgré certaines défaillances,

régnent dans les administrations russe et anglaise, cette ferma impartialité de la loi égale pour tous, supérieure à la brigue et à la corruption.

Ils ont appris à ne plus considérer comme un mal nécessaire, ainsi que je l'exposais plus haut, les abus de l'administration chinoise ; ils ont appris qu'il était possible de rapprocher davantage la réalité de la perfection idéale, dont ils avaient toujours eu la notion claire sans oser y