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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0064 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 64 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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52   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

des docteurs musulmans, gens de Boukhâra, habitués au persan et â l'arabe, toujours prêts â employer des mots de ces langues lorsque le turc leur paraissait insuffisant. Au point de vue physique, l'élément nouveau s'incorpora. à l'ancien, pendant les transformations politiques que je viens d'esquisser, dans une proportion assez considérable et d'une manière assez intime pour marquer de son empreinte le type d'une race qui n'était déjâ plus sans mélange. Quoique des deux éléments l'ancien fût de beaucoup le plus important par la quantité, il ne put cependant pas reprendre le dessus et effacer l'empreinte subie, parce que l'élément turc fut sans cesse renforcé et renouvelé au cours des siècles postérieurs par les invasions successives des Kara Kitan, de Tchingiz khân et des Djoungar, parce que, surtout, les steppes et les montagnes environnantes ont été envahies de Turcs nombreux, qui, y trouvant les conditions favorables â leur existence accoutumée, s'y sont multipliés plus qu'ailleurs au point d'y dominer et d'absorber les populations aborigènes précédentes, que les Doulân ont occupé les forêts de Kachgarie, les Kyrghyz, les monts de l'Alay et du T'ien chan, les Kazak, les steppes des vieux Massagètes et les Turkmen celles de Dahens, que le voisinage, la communauté de religion et de langue ont facilité'etencouragé les relations entre ces nomades turcs et les agriculteurs des oasis, que chaque pasteur qui, désormais, troqua sa houlette pour une bêche fut un Turc, qui accrut pour sa part l'élément turc des villes et des villages aux dépens de l'élément indo-européen, alors qu'en Kachgarie celui-ci n'avait plus où s'alimenter. Au xie siècle cette combinaison ethnique n'est pas encore achevée, les noms de peuplades que je viens de citer, seuls employés aujourd'hui en Asie centrale, n'y sont pas connus alors, mais les Ouigour, les Karlouk, les Turcs, les Ogouz sont â peu près les mêmes gens que les Kyrghyz, les Kazak, les Turkmen, ils occupent presque les mêmes régions la turquisation est déjâ très avancée et ne s'arrêtera plus, les limites où elle doit atteindre sont fixées. Aussi jeu ne crois Iris qu'il soit nécessaire de pousser plus loin ce tableau d'histoire ethnographique, d'autant que la suite de cette histoire est bien établie