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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0178 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 178 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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162   I\IISSION SCIENTIFIQUE DANS LA IIAIJTË ASIE.

n'est pas loin de leur préférer les simples artisans plus fixes-et plus indépendants. La plupart de ceux-ci, n'ayant pas plus de 300 francs de revenu, sont réellement pauvres et tenus pour tels, mais ils sont des pauvres honorables tant qu'ils ne gagnent.pas moins d'une quinzaine de francs par mois. Voici, pour exemple, Maître Paear, lé cordonnier qui loge dans la rue du bazar ů droite en allant du côté de Youroungkâch : c'est un brave homme quia quelque trente-cinq ans,. des manières honnêtes, le sentiment de sa dignité et n'est jamais le dernier à rire quoique son capital n'excède pas 20 francs. Avec cela il achète chaque

semaine une peau corroyée (   pour 12 tengas et du. cuir épais pour

semelles (eue,,), de la peau de mouton (~ ~,,), de la poix, de la colle,

du fil moyennant 5 tengas ; il en confectionne cinq paires de bottes
qu'il vend 6 tengas (5 fr. 60) quand le marché est ferme, 5 quand il

est lourd (qf9,   ~ ~~~~,). Il a un apprenti de 15 ans, qui reçoit

8 sous par paire de bottes qu'il fait et qui vit chez le patron. Celui-ci gagne en somme 32 francs par mois si la clientèle donne et s'il n'y a pas d'anicroche. Il a une femme et deux petits enfants. La famille entière dépense 70 francs de vêtements par an, et 4 francs par semaine pour la nourriture. Le matin on mange des gaudes, midi deux galettes de maïs avec du thé, le soir de même ; deux fois par semaine 'on a comme extra une soupe à la viande ou un pilaf. La maison est la propriété personnelle du cordonnier; elle a coûté 280 francs et se compose d'un ayvân, d'une chambre et (l'un petit cabinet. Le mobilier entier vaut 24 francs, å savoir 2 feutres, 10 francs, l coffre, 2 francs, 2 couvertures et 2 coussins, 7. francs, 1 marmite, 1 bouilloire et 6 tasses de bois, 5 francs.

Enfin je rangerai encore dans cette classe, à l'échelon le plus bas, le nommé Tokhtaçoun parce qu'il vit (l'un métier indépendant et qu'il n'est le salarié (le personne. Il demeure, il est vrai, chez un étranger, qui le loge par charité dans une pauvre chambre humide et sombre. Il a pour tout mobilier un feutre, deux nattes, une couverture, un coussin, une vieille. peau de mouton, une bouilloire et une gourde; quand il a