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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0091 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 91 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   79

religieuse et intellectuelle de la Kachgarie fut à Samarkand ou à Boukhâra comme sa capitale politique fut à Khouldja.

Cependant la période qui suivit Tchingiz khàn ne fut pas sans quelque lueur de gloire pour le Turkestan oriental. Le lieutenant-gouverneur, placé à Kâchgar par Djagatay, légua ses fonctions à ses descendants, qui exercèrent une influence notable sur la marche des affaires ; c'est à l'un d'eux que le conquérant Toghlouk Timour dut d'être proclamé kilim. Un autre, Abou-Bekr (1464-1513), se déclara indépendant, secoua vigoureusement la torpeur des siens, les força à des efforts inusités et procura au pays quelques années de paix, mais de paix bien gagnée et honorable ; ce succès ne dura pas, l'énergie même d'Abou bekr l'avait fait haïr d'une population nonchaÍante et au premier revers, il fut abandonné de tous. Un membre de la même famille, Mohammed Hayder Gourkân (1500-1551) écrivit l'histoire de ses ancêtres, le Teiri hi Réchidi, le seul ouvrage important que le Turkestan oriental ait produit avec le Koudatkou bilil•. Cela donne la mesure de la pauvreté du mouvement intellectuel, même aux époques les plus brillantes. En dehors de ce livre on ne trouve que (les légendes de saints et (le martyrs plus ou moins authentiques, ravaudées par quelques clercs de rencontre, qui habillèrent à la musulmane les antiques traditions, falsifiant pour ainsi dire les lettres de noblesse de la race à laquelle ils Avaient pour mission d'enseigner la dignité et la vérité.

La ruine de l'Empire djagatayide, à la fin du xvie siècle, offrit au Turkestan oriental une occasion de ressaisir sa liberté ; il ne sut pas en profiter, toujours incapable de s'organiser et de s'unir malgré de longs siècles (le vie sous des lois communes, malgré l'identité de race, de langue et la religion. Les maîtres disparus, les sujets se querellèrent ; des personnages religieux, Ihodja originaires de Samarkand, conquirent au milieu de la confusion une autorité prépondérante, établirent une espèce de théocratie où tout était entre les mains des kcizi et des mollah' . Menacés par les descendants des anciens gouverneurs, ils se

1. Les Khzi sont les membres du clergé chargés de rendre la justice. Les