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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0328 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 328 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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302   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA. IIAUTE ASIE.

nérent à l'avantage des Chinois, qui placèrent une borne frontière sur le sommet du Karakoram et bâtirent un peu en deçà le fortin de Souget Kourghån pour faire acte de possession. Les affaires en sont restées lå, car les Anglais tiennent à ménager les Chinois et à conserver leur appui contre les Russes ; mais ils continuent à marquer sur leurs cartes la frontière beaucoup plus au nord, à Chahîdoullah.

Quant aux Russes, ils se sont du moins assurés de toutes les routes menant de leurs possessions au territoire chinois et s'ils ont laissé aux mains de leurs rivaux les routes conduisant de Balkh et de Pechaour à Tâchkourghån, il les serrent de près et les dominent d'une manière menaçante. Mais ils ne semblent point disposés à reprendre leur marche en avant du côté de l'Asie centrale. Ils 'sentent qu'un nouveau pas de leur part provoquerait une résistance acharnée de la part de l'Angleterre et ils jugent indispensable pour le quart d'heure de se fortifier chez eux. lis ont relié directement leurs possessions du Turkestan avec la Russie d'Europe par Piétrovsk et Vladikavkaz. Le transcaspien a été prolongé qu'à Tâchkent et il le sera avant peu jusqu'à Viernyi et å la ligne transsibérienne de manière å permettre å la Russie de concentrer rapidement des troupes sur un point quelconque de sa frontière asiatique entre la Caspienne et le Pacifique. En attendant un équilibre momentané s'est établi en Asie centrale entre la Russie, l'Angleterre et la Chine et assure à celle-ci la tran- quillité dans le Turkestan. Mais les efforts des Anglais et des Russes se sont reportés vers l'Extrême-Orient, vers le Yun-nan et le Siam, vers la Mantchourie et la Corée. Il en est résulté que, grâce au Japon ethla France, la Russie a fait de la Mantchourie un pays virtuellement soumis à son protectorat, que l'Asie russe forme dès lors un demi-cercle enserrant le Turkestan et la Mongolie et qu'elle ressemble à une main gigantesque, ouverte et se fermant déjà å moitié pour saisir ces deux proies. Les Chinois sentent profondément le danger et ils font remarquer avec mélancolie que toutes les fois qu'une puissance militaire forte s'est constituée sur leurs frontières ' septentrionale ou nord-occidentale, elle a conquis la Chine.