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Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 | |
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2 |
286 MISSION SCIENTIFIQUE DANS I,A HAUTE ASIE.
pire est aujourd'hui inférieure peut-être et certainement n'est pas supérieure à ce qu'elle était au début du siècle. Elle a mis, il est vrai, quelque vigueur dans sa résistance, elle a fait de grands efforts pour reprendre le Turkestan, qui lui avait échappé, et y a réussi, elle a rétabli chez elle un ordre suffisant depuis environ vingt années, elle a sauvé pour un instant la Corée des mains de l'ennemi ; mais les adversaires qui lui sont venus par mer, d'où elle n'en prévoyait point, ont fortement ébranlé l'édifice ingénieux de sa politique; ils l'ont obligée å reconnaître, des lèvres sinon du coeur, qu'il y a par le monde des souverains égaux l'empereur, l'ont contrainte d'entretenir des relations régulières avec des États indépendants, ont brisé sur un point la ceinture de marches qui la protégeait en s'emparant du Tonkin et de la Barmanie. Ce sont lå des revers dont elle ne se console pas, qui ont jeté le désarroi dans ses conseils, fait chanceler sa foi dans les vieux principes sans que pourtant elle songe sérieusement hi les abandonner, car elle ne se sent point le coeùr de s'en détacher et ne sait point comment les remplacer. Elle les suit donc, faute de mieux, sans enthousiasme et sans entrain, à la manière dont des soldats suivent un chef qu'ils savent malheureux.
Ces généralités préliminaires nous permettront de mieux voir la place qu'occupent dans l'ensemble des affaires chinoises les affaires présentes (lu Turkestan dont nous traitons ici et celles du Tibet dont nous parlerons en un autre lieu de ce volume et il nous sera facile dès lors de relier à la politique générale de la Chine la conduite qu'elle tient dans ces pays. Elle les a annexés à son empire afin qu'ils lui servent de barrières contre des voisins indépendants et envahissants. Comme elle veut les occuper au meilleur marché qu'il est possible, il lui a paru nécessaire d'en fermer la porte aux étrangers, ou du moins de ne les admettre qu'en petit nombre, en les soumettant à des règlements rigoureux, de les empêcher (le s'établir à demeure sur le territoire de l'empire et d'entretenir avec la population des relations autres que stricte-
ment commerciales, et encore s'arrangea-t-elle de façon réduire
celles-ci à leur minimum. En effet, si les étrangers pouvaient pénétrer librement en ces contrées, il leur serait aisé d'y nouer des intrigues
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