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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0317 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 317 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   291

aspirer. Un jour que je demandais à un Turc son opinion sur les Anglais, il me répondit : « Les Anglais; ce sont des hommes justes », et je fus vivement frappé de l'espèce d'emphase religieuse avec laquelle

il prononça le mot juste, JJ L . Les Turcs ressentent une certaine

attraction morale vers les puissances européennes voisines, qui les attirent aussi, en quelque sorte physiquement, par leur masse et leur poids. Elles font chaque jour reculer la domination naguère sans pareille de l'Empereur de Chine. La fortune de ces puissances nouvelles — dont l'une a renversé l'empire du grand Mongol et réduit les intraitables Afghans, dont l'autre a englobé l'héritage entier du grand et toujours révéré Tamerlan et soumis l'émir de Boukhara, le second personnage de l'Islam — est bien faite pour émerveiller les esprits, pour imprimer en eux l'idée de quelque chose d'irrésistible qui, tôt ou tard, fatalement, doit entraîner à sa suite tous les peuples voisins.

Mais les Turcs, pour inévitable que leur sort leur paraisse, ne sont nullement disposés å le hater. La majorité d'entre eux, sentant l'impossibilité de recouvrer l'indépendance, se déclarent satisfaits de la domination chinoise. L'Empereur de Chine, qui a été une si grande chose dans le passé, conserve aujourd'hui un grand nom, dont le prestige est comparable à celui qu'exerçait sur les imaginations européennes le nom de la petite et misérable ville qu'était la Rome du moyen âge. Les Russes, qui comprennent la puissance des móts et des formules sur les intelligences peu , développées, font une vive propagande pour substituer au nom de l'Empereur de Chine celui du Tsar blanc (ak padchâh) en représentant celui-ci comme le véritable héritier de Tchingiz Khan, mais cette formule nouvelle est loin d'avoir acquis toute la force magique de l'ancienne. Au prétendant Hakim Khân Toura les Chinois en opposent un autre, vivant å Pékin, qui en 1892 vint en pèlerinage au tombeau de son ancêtre Hazret Apak. Il descend d'un petit-fils de celui-ci, Abdoul Khalid. Les partisans de Hakim Khân prétendent qu'Abdoul Khalid mourut sans postérité, et les cheikhs du mazâr de Hazret Apak font circuler des livres où la branche aînée de la dynastie s'arrête à Abdbul Khalid. Mais leurs adversaires les accusent de faux