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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0076 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 76 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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64   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTI? ASIE.

rapproché, la Bactriane, elle était pour toutes les nations qui l'entouraient l'extrême borne du monde connu, elle-même presque inconnue. Du grand mouvement qui s'était fait sur les bords du Tigre et de l'Euphrate et sur ceux de la Méditerránée, elle n'avait perçu que .les dernières vibrations, très affaiblies, incapables de secouer sa torpeur. Elle était restée trop livrée å elle-même, trop enfermée dans les I imites étroites de son génie propre comme dans le cercle de ses montagnes monotones.

Les invasions turques aggravèrent encore l'effet de ces mauvaises conditions.. Elles furent moins funestes par les ravages et les ruines qu'elles firent, par les exactions des intendants qui en résultèrent, que par l'action qu'elles exercèrent sur les mobiles de la volonté. La médiocrité, l'extrême dispersion des centres habités, leur proximité de la frontière rendaient la résistance à peu près vaine et toujours désastreuse. La caravane qui passait sur le grand chemin solitaire au pied des monts était la proie infaillible des maraudeurs barbares descendus des hauteurs, la ville assise dans la plaine vide tombait aux mains des premières grosses bandes qui débouchaient par les. vallées. Comment se défendre ? La frontière était trop immense pour être surveillée partout et protégée par des ouvrages fortifiés, elle était trop voisine pour que l'attaque fût prévenue, et alors, qu'elle fût ou non victorieuse, elle portait également la dévastation au coeur môme du pays. Les agressions se renouvelant sans cesse, les gens des oasis ne tardèrent pas à se convaincre de l'inanité de leurs efforts, se résignèrent à payer pour avoir la paix et sauver leur pain quotidien, prirent l'habitude de dépendre d'autrui et de courber l'échine devant le plus fort. Ils perdirent l'esprit militaire et ne le retrouvèrent plus. Avant que la première expédition chinoise ne fût décidée, les envoyés impériaux déclaraient clans leur rapport que les troupes .indigènes étaient faibles et qu'une armée chinoise ne rencontrerait pas de résistance - sérieuse. Ce n'étaient cependant pas les soldats qui manquaient : tout homme valide devait se tenir prét, armé et équipé, à toute réquisition, comme aujourd'hui au Tibet, et l'on pouvait mettre ainsi cent mille