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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0424 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 424 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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398   MISSION SCIENTIFIQUE DANS LA HAUTE ASIE.

vivants. Leur destinée est rigoureusement déterminée d'avance; elles ne restent pas dans le tombeau, mais elles sont condamnées ů revivre sous des formes différentes, en ,de nouvelles combinaisons de matière, sans garder le souvenir de leurs états antérieurs. Cependant les lamas ont été contraints par la force de la superstition populaire de faire de graves concessions sur ce point. Ils viennent eux-mêmes réciter des prières et des litanies au chevet (lu défunt afin d'envoyer son âme dans le paradis occidental ; ils accomplissent des services religieux dans les temples pour le repos des trépassés; les parents distribuent de larges aumônes au clergé et aux pauvres dans la cróyance que cela sera utile au mort dans la vie future. Surtout les lamas ont soin de recommander au défunt poliment et en lui offrant une écharpe d'honneur de ne point revenir de l'autre inonde, de bien comprendre qu'il estmort et qu'il ne faut pas retourner importuner les vivants et ils lui donnent des indications très précises sur le chemin qu'il a à suivre de peur qu'il ne s'avise de s'égarer et de se retrouver par mégarde lå où il n'a que faire. Lorsqu'ils les conduisent au lieu de la sépulture, ils se retournent de temps à autre vers lui pour l'engager à ne point leur fausser compagnie, car il doit être sage et sentir qu'on ne 'veut que son bien. La crainte que l'esprit du trépassé ne s'échappe du monde infernal pour rendre visite â la maison qu'il a quittée domine l'âme des Tibétains. Chez les nomades du nord-est, lorsqu'un homme est mourant, on lui demande s'il a l'intention de revenir après son décès; s'il répond que oui on l'étouffe, si non on le laisse mourir en paix. Le jour des funérailles les parents s'assemblent et font un repas en l'honneur du mort, qui revoit sa part des mets. Les funérailles achevées, on revêt des habits du défunt un morceau de bois, et l'on place dessus une figure de papier qui est cens4e être son portrait, et chaque jour on lui offre â manger. Nous savons par les livres tibétains que c'était une coutume générale au vire siècle : aujourd'hui cette cérémonie est limitée å 49 jours, terme auquel l'esprit du trépassé a nécessairement trouvé place dans un nouveau corps. Mais on continue à lui rendre un culte; les cendres produites par le portrait brûlé sont mélan-