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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0267 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 267 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS. ET SES HABITANTS. .   241

par les habitants de Ho-lao-lo-kia, fut vengé d'une pareille manière et se retira pareillement à Kéria. Le mazârde Khodja Moubebb Khodjam près d'Oudjet est situé sur l'emplacement d'un ancien monastère bouddhique. On y trouve quelques restes de constructions en pierres sèches adossées à la colline de la même manière qú'uncouvent tibétain etdans une grotte, annexe de ces constructions, nous avons découvert une recension en kharoshti du Dhammapada. Mais il ne faudrait point conclure de là que les mazârs soient en général des couvents bouddhiques islamisés, etqueles cultes et les légendes locales ne soient que les cultes et des légendes bouddhiques revêtus d'un masque musulman. Je tiens pour certain que nous devons en faire remonter l'origine beaucoup plus haut et que le bouddhisme lui-même n'avait que capté et détourné à son profit les objets de la religion populaire antérieure. Le culte des mazârs est essentiellement païen. Ils sont toujours ornés de tough, queues de cheval suspendues à des perches, signes qui en manifestent le caractère sacré. Or ce n'est pas là un usage musulman, ni bouddhique; mais nous en retrouvons la source dans le chamanisme. Chez les Turcs de l'Altay 1 le sacrifice le plus solennel est celui-du cheval. L'animal tué, on en détache la peau avec la tête et les pieds et l'on fixe cette dépouille à une perche, de manière que la tête regarde l'orient. Chez les vieux Turcs, au rapport des chroniqueurs chinois, les têtes des victimes immolées en l'honneur des morts étaient attachées à des perches. Chez les Kazak, dans les cérémonies des funérailles, au lieu de tuer le cheval en l'honneur du mort, on se contente de lui couper la queue, et le cheval ne doit plus servir, car il est censé avoir été sacrifié. Puis, la coutume franchissant une troisième étape, on s'est borné à suspendre des queues (le cheval quelconques sur la tombe de ceux que l'on voulait honorer. Le tough n'est ainsi que le reste du sacrifice primitif, il représente la victime que l'on immolait réellement clans les temps anciens, aussi plus un saint a de tough sur sa sépulture, plus il

1. Pour tout ce qui concerne les Turcs de Sibérie, voir l'excellent livre de M. Radlof : Aus Sibirien.

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