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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0085 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 85 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   73

franchir que d'être chassé de chez soi, si l'on était faible. Ainsi Ilik khân s'empara en quelques années du Ferghânah, de la Boukharie, du Khârezm, et son 'successeur non seulement fut refoulé avec une rapidité égale jusqu'aux portes de Kâchgar, mais encore dut pendant quelque temps faire acte de soumission à son vainqueur, le sultan seldjoukide Malik Châh (1"e moitié du me siècle). Ce manque de consistance empêchait qu'il ne se formât une nationalité, vivant de sa vie propre et originale, cimentée moralement par une tradition commûne, ininterrompue durant (les siècles. L'avènement de. la dynastie turque fut la seule chance sérieuse qui se soit jamais présentée á la Kachgarie de s'ériger en état libre et considérable. 11 y eut de la part -de cette dynastie une tentative intelligente (le s'implanter dans la conscience et clans l'histoire en même temps que sur le sol du peuple soumis, de réveiller en lui un esprit patriotique et le souvenir de légendes glorieuses. Elle se déclara l'héritière du héros local, Afraciâb, et rattacha A lui son origine. L'auteur du Koudatkou bilil, qui écrit sous l'inspiration du prince, dit avec fierté : « Nous autres, gens (lu Tourân. » L'expérience se prolongea honorablement pendant plus de deux cents ans et échoua définitivement à la suite de l'invasion des Kara Kitan ou Khitay (1128), qui ruina du même coup l'empire des descendants de Boghra khân, å l'est de Pamir et celui des Seldjoukides à l'ouest. 1l est remarquable que, depuis, le Turkestan oriental ne jouit jamais plus de l'indépendance, sinon d'une manière très éphémère, et ne fut plus qu'une province des états de souverains Kitan, Djagatayides, ou Oirot, qui résidaient hors de ses limites, à Khouldja, c'est-â-dire près des steppes nourricières de soldats.

Les Turcs qui avaient envahi le Tourân oriental, Ouigour de l'est ou Karlouk de l'ouest, comptaient parmi eux des païens, des manichéens, des chrétiens nestoriens et chacun rencontra des coreligionnaires dans le pays conqúis. Mais ils n'avaient point la religion fort à coeur et en changeaient aisément quand les circonstances s'y prêtaient. Les Ouigour de Tourfân se firent bouddhistes parce qu'ils trouvèrent dans la contrée un grand nombre, de moines de cette religion, puis-

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