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『東洋文庫所蔵』貴重書デジタルアーカイブ

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0071 Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2
1890-1895年の高地アジアにおける科学調査 : vol.2
Mission Scientifique dans la Haute Asie 1890-1895 : vol.2 / 71 ページ(カラー画像)

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doi: 10.20676/00000197
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~$l9777   . : t Y .   .

LE TURKESTAN CHINOIS ET SES HABITANTS.   59

supérieure A celle d'aujourd'hui.. Il est d'autant plus facile de se laisser duper par le mirage du passé lointain que nos informations sont plus rares et plus vagues. On est fort tenté d'attacher une importance excessive aux menus faits qui se lèvent de temps A autre dans l'aridité de l'histoire, de méme''que celui qui voyage dans le désert risque de prendre pour une oasis un bouquet de tamaris qui se dresse A l'horizon poudreux. Si nous admettons, et la chose est très probable, qu'entre le premier siècle avant notre ère et le cinquième a prés il ne se produisit pas, en dehors de la propagation du bouddhisme, de changement social considérable et que les renseignements donnés par les Annales desYouan Ouei1 et des Liang peuvent également s'appliquer A l'époque des Han, nous pouvons ajouter aux signes de civilisation déjà signalés qu'à Khotan il y avait d'habiles artisans en vaisselle de cuivre, qu'à Koutcha on fabriquait des draps ou (les feutres fins, qu'A Koutcha et à Kâchgar on exploitait des mines de cuivre, de fer, de plomb et d'étain, presque toutes abandonnées de notre temps, que'les rois s'asseyaient sur des trônes d'or sculptés et portaient des casques à figures d'animaux, trés probablement d'origine bactrienne, qu'enfin les gens n'étaient pas dénués de savoir-vivre et de politesse. La poterie et les terres cuites du vieux Khotan sont certainement, en partie du moins, l'eeuvre d'artisans locaux et dénotent un art de quelque valeur aujourd'hui bien dégénéré. Mais nous ne voyons rien qui frappe l'imagination, qui marque un puissant effort d'intelligence ou de volonté, on ne nous dit pas qu'aucune ville fût très vaste, très populeuse, très brillante ou contint quelque monument réellement remarquable. La valeur d'une société se mesure jusqu'A un certain point à la grandeur, å la solidité, å la beauté des édifices qu'elle construit, or il ne semble pas qu'à aucune époque on ait rien bâti en Kachgarie de beau, de grand, ni de solide et il n'est point de pays oit les ruines soient en somme plus misérables. Sous les Han

  1. 386-558. Bitchourine, op. cit.

  2. 502-556. Rémusat. Hist. de Khotan.