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0019 Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1
Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1 / Page 19 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000258
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INTRODUCTION   3

D'autre part, il y a des soldats recrutés localement, comme le Wang E du village de Tong-wou A A

dans le t'ing de Touen-töric   , c'est-à-dire Touen-houang qui avait reçu ce nom sous Wang Mang.
Les gens de Touen-houang et de Tsieou-ts'ivan faisaient normalement le service de premier ban, tout comme ceux des commanderies de l'intérieur. C'est ă ce service que se rapporte un ordre ă un commissaire de police de convoquer les jeunes gens (de son village?) pour une sorte de conseil de révision.

Mais comme il s'agit de commanderies de la frontière et que nos documents proviennent des postes garde-frontière, chou pien, la plupart des soldats doivent être des mercenaires, kouo-keng. Aussi en trouve-t-on qui sont venus de diverses provinces de l'intérieur de la Chine: de la sous-préfecture de Fen-yin e} ; dans la commanderie de Ho-tong1 A, de celle de T'ouen-lieou

dans la commanderie de Chang-tang   , de Lo-yang la capitale de l'Est, de Yang-ti g dans
la commanderie de Ying-tch`ouan 71N pi , etc. Ce doit être le cas même des soldats d'origine locale, comme le Wang .T du village de Tong-wou A A . Enfin il y avait encore un certain nombre de déportés; les condamnés ă une peine de quatre ans ou de cinq ans de travaux forcés étaient déportés à la Grande Muraille.

Ces soldats de la frontière étaient chargés avant tout de la garde des fortifications contre les attaques des barbares: la population était trop peu nombreuse et trop dispersée pour que des troubles sérieux fussent jamais ă craindre à l'intérieur. Toutes les troupes étaient cantonnées le long de la Grande Muraille. L'organisation défensive du Limes apparaît comme ayant été très complexe.

L'élément fondamental en était le poste, t'ing ; ou fort, t`ing-tchang $ *[5,2 faisant partie de la muraille ou indépendant; on l'appelait ordinairement "tour ă signaux" souei ~, du nom de l'appareil de signalisation par le feu (flamme la nuit, fumée le jour) qui en était l'organe le plus important. Tchang Yen 4R , dans la première moitié du Me le siècle, déclarait que souei était le nom du signal

ă feu de la nuit et fong d celui du signal à fumée de la journée; et Yen Che-kou   , au vile
siècle, affirmait l'inverse:3 il est visible que les deux explications ne sont l'une et l'autre que des essais pour deviner d'après le contexte4 le sens précis de mots mal connus. Mais avant eux, au temps des Han, Hiu Chen A ta, dans son Chouo wen, définit souei comme "le pavillon le plus élevé du fort,

où on garde l'appareil de signalisation par le feu (fong-ho)"   .1 : f ejt A ,5 et fong comme

"le signal de la tour de guette (où il y a un) souei "I   .6 Les documents du Limes montrent que

ces définitions sont parfaitement conformes ă l'usage courant de cette époque: pour eux, le souei était la tour de guette, le poste militaire et la garnison; le fong était l'appareil de signalisation lui-même. Toutefois les définitions des commentateurs s'appuient en partie sur un fait exact: quand on tient à distinguer la signalisation de jour par la fumée de la signalisation de nuit par la flamme, on emploie

fong pour la première; mais c'est kiu =   "flamme" qu'on emploie la seconde.'

La tour de guette avec son appareil de signalisation est décrite avec précision par les écrivains du temps des Han. "Dans les régions frontières, contre les pirates Hou tA , on fait de hautes tours en terre; sur les tours, on fait une bascule tt, ; à la tête de la bascule on suspend un panier dans lequel on met de la paille et de l'herbe. On tient (la bascule) constamment abaissée; s'il y a des pirates, on met le feu (à la paille) et on l'élève pour s'entr'avertir. C'est ce qu'on appelle fong . D'autre part, quand on entasse beaucoup de paille et qu'à l'arrivée de pirates on l'allume' pour qu'on en observe

i) Ts'ien Han chou, k. 19, 16a.

  1. Che ki, k. 117, 28a.

  2. Ts'ien Han chou, k. 48, 13a.

  3. Leurs notes se rapportent à un passage de Sseu-ma Siang-jou sI . , tfi An qui dit avec beaucoup de précision, mais avec un sens différent: "quand les guerriers des commanderies de la frontière entendent dire qu'on a levé l'appareil de signalisation et allumé le signal ..." a w m . Les deux mots y sont employés exactement comme chez tous les écrivains des Han.

  4. Chouo-wen kiai-tseu   5(   , k. IoA, 14a.

  5. Chouo-wen kiai-tseu, k. 14B, 4a.

  6. Voir ci-dessous, n° 42 (=T.xxiiic. 03).

  7. I1 est inutile de lever l'appareil pour un signal de fumée, la fumée montant bien plus haut que la flamme.