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0020 Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1
Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1 / Page 20 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000258
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4   DOCUMENTS DE L'ÉPOQUE DES HAN

la fumée, c'est ce qu'on appelle souei OES".1 Un détail est ajouté à cette description déjà précise par un autre écrivain de la même époque: "Le fong est pareil à une claie à faire sécher le riz * E qui serait renversée; on le suspend à la tête d'une bascule ..."2 Cette bascule a un bras très long appelé

kan T. ou : à la tour de Tchou-tsio   (T.XIX), il n'avait pas moins de 3o pieds de haut,3 soit
sept mètres, le pied des Han étant de om,24. C'est probablement ce même bras de la bascule qu'on trouve appelé kan Piao ff1 et qui coûte i 20 (sapéques?).4 Les "hautes tours de terre" sur lesquelles étaient juchées ces bascules avaient leurs dimensions fixées par des règlements qui ne varièrent pas au cours des siècles: à l'époque des Tang, elles devaient, d'après les règlements, avoir 5o pieds de haut et 20 pieds de large à la base contre Io pieds seulement au sommet;5 ce sont presque exactement les dimensions d'un t`ing dépendant de Ling-hou a tA, à l'époque des Han, dont les dimensions nous sont données à propos de réparations qui y furent effectuées: la face est du t`ing avait 14 pieds de large et 52 pieds de hauts en somme, des tours d'une dizaine de mètres surmontées de bascules dont le bras avait 6 mètres, tels étaient les appareils de signalisation de la frontière: c'est ce qu'un document appelle "le signal placé sur le poste" t`ing-chang fong .i .' Les tours dont les ruines jalonnent le Limes étaient des tours de guette, et sinon toutes, au moins certaines d'entre elles ont porté des bascules à signaux. La ruine de celle de T.X a encore actuellement environ Io mètres de haut et sa base à 7 m. 5o de côté: elle est bâtie en forme de "pyramide tronquée" ce qui correspond à la différence de côté à la base et au sommet mentionnée dans les documents anciens; celle de T.XI est du même genre. La tour de guette avec son appareil de signalisation était l'élément fondamental; mais elle ne composait pas le fortin entier: celui-ci avait souvent un rempart extérieur,8 des "chambres intérieures" riP , 9 casernes pour les soldats de la garnison, des greniers, des magasins, etc.

Le nombre de soldats formant la garnison de chaque fortin devait être variable, suivant l'importance des fortins eux-mêmes. En tous cas il devait être relativement élevé, car les devoirs de la garnison étaient nombreux et minutieux: garde du fort, signalisation, patrouilles, service postal, entretien du fort, travaux agricoles, etc., sans parler des rapports, de la correspondance et de l'enregistrement qui était l'affaire des officiers et des scribes.

Le service le plus important était la signalisation qui, en indiquant immédiatement aux autorités les lieux d'approche et le nombre des ennemis, permettait d'organiser efficacement la défense. La réglementation des signaux optiques de façon à faire une sorte de code donnant des renseignements précis était ancienne: on en trouve déjà un système avant les Han dans les écrits militaires de l'école de Mo-tseu10: "Quand en observant on voit les ennemis, lever un signal; quand ils entrent dans les frontières, lever deux signaux; quand ils approchent des faubourgs, lever trois signaux; quand ils entrent dans les faubourgs, lever quatre signaux; quand ils approchent de la muraille, lever cinq signaux; la nuit faire de même avec du feu". A l'époque des Han, les signaux servaient à donner deux séries de renseignements différents: d'une part des signaux réguliers à heure fixe faisaient

i) Wen Ying 5( M, Commentaire du Ts'ien Han chou, cité par Yen Che-kou dans son Commentaire du Ts'ien Han chou, k. 48, I3a. Wen Ying vivait à la fin des Han Postérieurs, pendant la période kien-ngan (196-22o).

  1. Han chou yin-yi   r,, ap. P'ei Yin    , Che-ki tsi-kiai A äE?   , k. 117, 28a. P'ei Yin, qui écrivait au Ve siècle, pouvait

   utiliser trois Han chou yin-yi (aujourd'hui perdus), ceux de Ying Chao ►►   , Wei Tchao rit , et Meng K'ang   r4; le premier auteur
vivait dans la première moitié du IIe siècle, les deux autres au milieu du IIIe siècle.

  1. CHAVANNES, Documents, n° 694 I

  2. Ci-dessous, n° 53, p. 30.

  3. Tong-tien > ,° , k. 152, 7a.

  4. CHAVANNES, Documents, n° 111; WANG, k. 2, 26b-27a   Á (j!1 O 4 E 3t 1 R % A 3t . Ì1t . Cf. ibid., n° io8, où il est
    question du crépissage d'une autre face, dont il a été fait une portion mesurant 42 pieds de haut sur 16 pieds de large. Dans son état actuel, la tour de Ling-hou (T.vi, b) mesure 16 pieds (anglais de om,3o5 = 20 pieds des Han) de haut et 21 pieds de large à la base; de plus, placée derrière une hauteur elle ne peut avoir été destinée à servir de poste de signalisation (Serindia, t.ii, p. 644). Ce n'est donc pas d'elle qu'il s'agit ici.

  5. Ci-dessous, n° 42.

  6. CHAVANNES, Documents, n° 66.

  7. CHAVANNES, Documents, n° 198. La garnison est dans ce cas de 145 hommes.

Io) Mo-tseu, k. 15, 15a, trad. FORKE, p. 626; les termes techniques sont déjà exactement ceux des documents du Limes. il Q í` 4t -(=et; le texte a a; Souen Yi fang Rit•01 lit X; je préfère % qui est la leçon du second passage; le sens reste d'ailleurs le même).