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0071 Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1
Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1 / Page 71 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000258
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INTRODUCTION   55

~E

Le titre de tchang-che qui, au temps des Han, avait été très commun et était celui de l'adjoint de presque tous les ministres et hauts dignitaires civils et militaires de la Cour, des généraux et autres

chefs militaires et enfin des préfets t'ai-cheou des commanderies proches de la frontière, se rencontre moins fréquemment dans le Tsin chou où, en-dehors de la maison des princes, il avait disparu de l'administration civile, en particulier des départements et des commanderies, et n'avait survécu que dans l'administration militaire: c'était l'adjoint des chefs militaires, Gouverneurs-Généraux "chargés

des affaires militaires de plusieurs départements" tou-tou ... tchou-tcheou kiun-che 5   .. .

w (création des Wei) ou Protecteurs-Généraux, tou-hou, de certaines provinces frontières. Mais le Tsin chou, dans son chapitre sur les fonctionnaires, traite surtout de l'administration des Tsin Orientaux au IVe siècle; et le titre de Secrétaire-Général, tchang-che, remplaçait celui d'adjoint, tch'eng z , dans les commanderies frontières.' Les Gouverneurs-Généraux avaient sous leurs ordres

deux subordonnés, le Secrétaire-Général, tchang-che   k , et le lieutenant, sseu-ma J , ; , le premier
chargé de la direction des bureaux du chef-lieu ainsi que des affaires civiles, et le second chargé des affaires militaires, distinction d'attributions qui datait des Han.2 Le titre de Secrétaire-Général pour les Pays d'Occident remontait aux Han: à cette époque il avait d'abord dépendu du Protecteur-

Général des Pays d'Occident, Si yu tou-hou   15 A, établi ă Kuchá, et avait eu sa résidence à
Turfán. Le seul fait de cette résidence éloignée montre que tout en étant subordonné du Protecteur-Général, il était plutôt une sorte de délégué chargé d'une région déterminée qu'un directeur des bureaux. Cette situation particulière dut devenir encore plus nette à partir du IIe siècle car, l'activité en Asie Centrale diminuant, on ne nomma plus de Protecteur-Général; les Pays d'Occident furent rattachés au département de Leang «, le plus occidental des départements chinois de ce temps, dont le chef-lieu était alors à Ki-tch'eng . i , sous-préfecture et chef-lieu de la commanderie de T `ienchouei, dans la partie est de la province actuelle de Kan-sou, et c'est du gouverneur, ts'eu-che t1j k , de ce département que dépendit désormais le Secrétaire-Général pour les Pays d'Occident; mais à cette distance, il devait être pratiquement un agent indépendant et devait avoir hérité de toutes les fonctions de son ancien supérieur.

Aucun Si yu tchang-che n'est mentionné pendant tout le IIIe siècle, ni dans le Heou Han chou, ni dans le San-kouo tche, ni dans le Tsin chou; le premier qui reparaît est dans le second quart du IVe siècle et il dépend alors non des Tsin, qui avaient perdu toute la Chine du Nord et s'étaient réfugiés à l'actuel Nankin, mais de celle des Ts'ien Leang iiii;TA qui gouvernaient le Kan-sou. Mais les documents retrouvés à Leou-lan montrent clairement qu'en dépit du silence de l'histoire officielle, les premiers empereurs de la dynastie Tsin donnèrent ce titre à un fonctionnaire établi aux portes mêmes de la Chine sur la rive nord du lac Pou-tch`ang ffi ft (l'ancien fond du lac desséché au nord-est du Lop-nór actuel). Il dépendait d'un Gouverneur-Général, tou-tou:3 ce ne peut être que le Gouverneur-Général chargé des affaires militaires du département de Leang et autres départements;

on en trouve un pour Leang et Yong, tou-tou Leang- Yong eul-tcheou kiun-che jS e ;fi   4+1 V.,
mentionné dans le Tsin chou en 27o.4

Le poste chinois où il résidait (LA) s'appelait Leou-lan   : c'est le nom qui lui est donné dans
un grand nombre de documents sur bois et sur papier de la fin du IIIe siècle.6 C'était un petit fort en forme de quadrilatère, ayant environ 32om de l'est à l'ouest sur 38om du nord au sud, aux bâtis en terre battue à la manière des constructions du Limes.6 A l'intérieur, il reste des ruines de quelques bâtiments: l'ensemble le plus considérable (LA. II—III) paraît avoir été le local des bureaux de

I) Song chou, k. 4o, 2ob.

  1. Tsin chou, k. 24, 3b.

  2. Ci-dessous, n° 213.

  3. Tsin chou, k. 3, 5a.

  4. Ci-dessous, n°s 207, 227; CHAVANNES, Documents, 754, 907, 922; CONRADY, Handschriften, Bois, n° I07.

  5. STEIN, Serindia, I, 386-388.