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0072 Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1
Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1 / Page 72 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000258
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56   DOCUMENTS DE L'ÉPOQUE DES TSIN

l'administrations et les petites salles du mur nord servaient probablement de dépôt d'archives;2 les diverses constructions qui l'entourent devaient être aussi des bâtiments officiels: greniers, magasins, habitations de fonctionnaires. Mais le fait que presque tous les documents les plus intéressants recueillis par Sir Aurel Stein proviennent des tas de déchets entre les bâtiments rend l'identification de ces constructions impossible. Il devait y avoir aussi des casernes pour les troupes, mais aucune des ruines subsistantes ne peut avoir eu cet emploi. Un autre fort (LE), au nord-est sur la route de Chine, semble avoir joint à son rôle défensif celui de centre postal.3 Des tours de guette (LF, L J, etc.) complétaient la défense de la colonie.

C'est au chef-lieu (LA) que s'installe, au milieu du IIIe siècle, toute une administration civile et militaire analogue à celle des départements, des commanderies et des arrondissements chinois, ou plutôt ă celle des grandes circonscriptions militaires des gouverneurs généraux, tou-tou, entre lesquelles était alors partagée la Chine. C'est des bureaux de cette administration qu'émanent tous les documents recueillis ă Leou-lan, et des titres de fonctionnaires et employés apparaissent dans presque tous. Aussi ne sera-t-il pas inutile de donner brièvement ici un aperçu de ce qu'était l'organisation de ces bureaux d'administration locale.

Les bureaux d'un gouverneur général, ou encore ceux d'un département, étaient organisés au temps des Tsin (comme ceux des départements et des commanderies à la fin des Han) ă l'image du gouvernement central. Une série de bureaux, ts'ao , y remplissaient des fonctions analogues ă

celles des quatre bureaux de la chancellerie, chang-chou cheng %11   , à la capitale.4 Le nombre en
était naturellement moindre, mais sans cesser d'être considérable. Les chapitres sur les fonctionnaires des histoires des Han et des Tsin en donnent quelques noms que les inscriptions de cette époque mentionnent ă côté de plusieurs autres. Il serait d'autant plus vain d'essayer d'en établir une liste complète que nous savons par les historiens anciens que chaque province avait sa tradition particulière ă ce sujet et ses employés spéciaux.b Le Tsin choux nomme les bureaux suivants:

Le bureau des mérites, kong-ts'ao A W , chargé de "faire avancer les sages et de récompenser les mérites", c'est-à-dire de recommander les personnes de la circonscription dignes d'entrer dans l'administration locale, les employés locaux dignes d'être présentés ă l'empereur pour entrer dans l'administration centrale, etc. Le chef de ce bureau était hiérarchiquement le premier des chefs de bureau de la circonscription.

Le bureau des enquêtes administratives, tou-yeou ts`ao`Sff , chargé de faire les enquêtes administratives sur les fonctionnaires et employés subordonnés, par exemple les sous-préfets dans les Commanderies.

3° Le bureau de la population, hou-ts`ao Jff , chargé de l'administration civile de la circonscription, des recensements, de l'agriculture, etc.

4° Le bureau du personnel, li-ts'ao   , chargé du choix des fonctionnaires.

5° Le bureau des affaires militaires, ping-ts'ao W , chargé d'une part des troupes, des casernes, des arsenaux, des magasins d'armes et de l'autre, de la transmission d'ordres et de la réception des rapports sur les opérations en cas d'expédition militaire.

6° Le bureau de la poste, fa-ts`ao 1a , chargé de la direction des relais postaux et d'acheminement de correspondance.

7° Le bureau de la justice, tsö-ts'ao   ff , chargé d'instruire les procès criminels: au temps des

I) STEIN, Serindia, I, 376.

  1. STEIN, Serindia, I, 378 sq.

  2. STEIN, Serindia, I, 423; II, 638; cf. ci-dessous, nos 246, 247, 248.

  3. Les bureaux de chancellerie, dont les chefs s'appelaient lang NK et non yuan 431 comme dans les administrations provinciales, étaient au nombre de 34 au début de la dynastie Tsin (Tsin chou, k. 24, 6a).

  4. Song chou, k. 4o, 22b.

  5. Tsin chou, k. 24, 14b.