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0238 Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1
Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1 / Page 238 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000258
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222   DOCUMENTS DE L'ÉPOQUE DES YUAN

La date, qui n'est pas donnée, me paraît en effet ressortir des données calendériques contenues dans ces deux fragments. Les tchong-ki et les tsie-ki sont le temps que le soleil met à parcourir signe du zodiaque: ce sont donc des demi-mois

solaires et ils durent chacun 15 jours etI2 . Les tsie-ki du ioe et du i ie mois commençant tous deux également le

12e jour, doivent finir le 26e jour, nombre qui manque, mais dont la restitution n'est pas douteuse. De plus, le Io` mois a nécessairement 3o jours, puisque du 12 de ce mois au 12 du mois suivant il faut placer un tsie-ki et un tchong-ki ayant tous deux également 15 jours. Le tchong-ki Ta-siue qui manque dans la lacune entre ii et i allait donc du 27e jour du Io` mois au I I` jour du i I` mois. Enfin le tsie-ki du i le mois commençant nécessairement le jour du solstice d'hiver, nous savons que ce calendrier se rapporte à une année où le solstice d'hiver tombait le 12e jour du i le mois. Or du XIe au XIVe siècle, le solstice d'hiver recule du 15 au 13 décembre (jul.): le premier jour du lie mois devra donc être suivant l'époque soit le 2, soit le 3, soit le 4 décembre. Il suffit de parcourir la Concordance Néoménique du P. HOANG pour constater que les années qui satisfont à la double condition d'avoir le i le mois commençant 12 jours avant le solstice entre le 2 et le 4 décembre, et ayant un Ioe mois de 3o jours sont peu nombreux: pendant cette période je n'en trouve que 6, savoir:'

I. io62: solstice d'hiver le 15 décembre à 4h.2o du matin; Ier jour du 11e mois le 4 décembre; Ioe mois de 3o jours.

  1. 1157: solstice d'hiver le 15 décembre à 4h.47 du matin; Ier jour du 11` mois le 4 décembre; Ioe mois de 3o jours.

  2. 1195: solstice d'hiver le 15 décembre à Ioh.io du matin; Ier jour du II` mois le 4 décembre; Ioe mois de 3o jours.

  3. 1309: solstice d'hiver le 14 décembre à 2h.29 du matin; Ier jour du II` mois le 3 décembre; Io` mois de 3o jours.

  4. 1328: solstice d'hiver le 13 décembre à 7h.22 du soir; 1`r jour du 11e mois le 2 décembre; I0e mois de 3o jours.

  5. 1347: solstice d'hiver le 14 décembre à 8h. du matin; 1`r jour du 1Ie mois le 3 décembre; Ioe mois de 3o jours.

De ces six années la première est exclue par le fait que le calendrier est écrit sur un ancien document si-hia tombé au rebut. Le Song-che (k.485, i5b) date l'invention de l'écriture si-hia de 1035 (les premières inscriptions connues sont de la fin du X I` siècle). Comme c'est à cette date que Li Yuan-hao $ jC * organisa dans ses états une administration à la chinoise et comme il fit vers ce temps traduire les Livres Classiques, on peut admettre, sans donner à cette date une rigueur absolue, que c'est au deuxième quart du XIe siècle que cette écriture remonte, un peu plus haut, si on accorde avec M. Nevsky une valeur documentaire à la phrase banale par laquelle Li Yuan-hao est dit dans le Song che avoir étudié dans sa jeunesse les écritures chinoise et fan 4 (=si-hia). Une trentaine d'années est une période bien trop courte pour que le document primitif écrit dans la nouvelle écriture ait eu le temps d'être rédigé et utilisé, puis de tomber au rebut et d'être réemployé.

D'autre part, les trois dernières dates sont trop tardives. Le calendrier ici copié est en effet un calendrier de la dynastie Song, comme le montre le calcul en fen 3 des tchong-ki et des tsie-ki. Cette manière de compter est en effet particulière

aux calendriers de cette dynastie où elle apparaît dès l'origine, dans le Kien-long ying-tien-li( j,%   J de 962, et
se maintient constamment (Song che, k.68, Io sq, et passim), et d'où elle a passé dans les calendriers des Kin: le Ta-ming

li   8~   de 1137, qui était fondé sur le calendrier des Song (Kin che, k.2i, ia), et le calendrier de i i81, qui n'est qu'une
refonte du Ta-ming li, comptent de cette façon (Kin che, k.2i, 6b). Les Yuan utilisèrent d'abord le calendrier des Kin (Kin che, k.21, 2a; Yuan che, k.52, Il)) et par conséquent cette même manière de compter, mais ils eurent un calendrier propre dès 1267 (Yuan che, k.52, Il)) et ce calendrier, oeuvre de Djemal ed-Din, suivait les méthodes astronomiques occidentales et non les méthodes chinoises, en sorte que cette manière de compter disparut: ce fut une disparition définitive, car elle ne reparut pas dans le calendrier de Kouo Cheou-king jS f- ( (1277), bien qu'il eût cherché à mettre en harmonie la méthode persane et la méthode chinoise au lendemain de la conquête de l'empire des Song (Yuan che, k.52, 2a). Le calendrier se rapporte donc à une année antérieure à 1267. I1 ne reste que les années 1157 et 1195.

ii. L. I, 2. etc., *T st. Le caractère 4, ne se rapporte pas à la longueur du mois, d'abord parce que, le paragraphe se rapportant aux tchong-ki et tsie-ki, c'est-à-dire aux demi-mois solaires, il n'y a aucune raison d'indiquer si le mois lunaire est long ou court; et en second lieu parce que le fait même que les tsie-ki du Io' et du I I e mois dont le début est nécessairement séparé par 3o jours, commencent tous les deux le même jour de leurs mois respectifs, prouve que le Ioe

mois, malgré l'indication ir (ii, 1. 2), est un mois long k. Il faut comprendre /J"   (=   ) "petit total" c'est-à-dire
le nombre des parties, fen 3 , de ce demi-mois solaire pris à part, par opposition à un "grand total" qui est le nombre de ces parties comptées de à 365 tout le long de l'année.

i) Tous les solstices sont calculés pour la longitude de Pékin, ce qui n'est absolument exact que pour les trois derniers puisque ce sont les seuls qui appartiennent à la dynastie Yuan; mais les capitales des Leao, des Kin et des Song sont assez rapprochées n longitude pour que la différence du temps ne soit que de quelques minutes et puisse ici être négligée. Les Si-hia dont la capitale Ning-yuan était tout-à-fait à l'ouest n'avaient pas de calendrier propre; mais même pour eux la différence en temps n'excède pas 45 minutes en moins: même en ramenant ces solstices à l'heure de Ning-yuan, le jour n'en est pas changé, puisqu'aucun d'eux n'est ramené avant minuit.