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0026 Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1
Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1 / Page 26 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000258
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10   DOCUMENTS DE L'ÉPOQUE DES HAN

dominent à l'est ou même, en certains points, sur le fond de la dépression. D'autres postes isolés étaient installés plus ou moins loin en avant de l'agger en des endroits qui semblaient particulièrement importants, par exemple la tour T. I et T. II sur la dune de la rive droite du Sou-lo ho de chaque côté de la route du Lop-nór, sans doute pour garder le passage de la rivière, ou encore T. IX, a sur un éperon de dune en avant de la muraille, etc. Les tours, reliées ou non entre elles par l'agger, sont l'élément fondamental de la défense. Toutes ne sont pas des tours de guette ou de signalisation: certaines d'entre elles sont placées dans des lieux tels qu'elles n'ont aucune vue en avant, comme T. VI, b.' Bien plus, toutes n'ont pas été occupées de façon permanente et par suite n'étaient pas des souei distincts, mais des tours dépendant d'un des deux souei situés à l'E., et à l'O., et elles n'étaient pourvues de gardes qu'en cas de besoin, comme par exemple T. IX, a.2 Cette différence apparaît clairement dans les relevés de Sir Aurel Stein: certaines tours sont accompagnées de bâtiments servant de quartier aux troupes, de magasins, etc., par exemple T. VI, c; T. VI, b; T. VI, a; T. V; T. IV, b; T. VIII; T. XI. (?); T. XII., a; T. XIII; T. XXVII; etc.,3 mais la plupart se dressent isolées sans aucun bâtiment annexe, ou avec juste une salle de garde, et n'ont livré aucun document ni montré aucune trace d'occupation comme T. IV, a; T. IV, c; T. VII; T. IX; T. IX, a; T. X; T. XVI; T. XVII; T. XVII, a; et la plupart des tours rapprochées de T. XVIII, a jusqu'à T. XXVI.4 Les tours isolées qui flanquent le Limes à l'ouest sont presque toutes des souei; au contraire, les tours isolées en avant de l'agger, comme T. I et T. II ne sont pas des postes, mais reçoivent leurs gardes, quand ils en ont, d'un poste du Limes dont elles dépendent.

D'autre part, même en tenant compte du fait que bien des tours ne devaient pas être des souci, il n'est pas vraisemblable que celles, en nombre plus restreint, qui constituaient des souci aient été toutes pourvues de l'instrument compliqué et délicat qu'était l'appareil de signalisation que j'ai décrit ci-dessus. Un document (Chavannes No 6 i) qui énumère les fong de Yi-ho * elS a paraît bien en être la preuve, car de Yi-ho à Pou-kouang il n'énumère que 5 fong et il y avait bien plus de 5 tours dans cet intervalle. Le nom kan-heou IS 4 de l'échelon intermédiaire entre le heou-kouan et le souci suggère que ce sont ces postes qui avaient été pourvus de cet appareil, car il veut dire proprement tour de guette (heou) pourvue d'un mat de signalisation; l'accroissement à une certaine époque du nombre des chefs de tour de guette, heou-tchang (commandants d'un kan-heou), serait due au besoin d'avoir des renseignements par signaux moins espacés que précédemment. Même si on n'adopte pas cette hypothèse que je ne puis prouver, mais qui me paraît presque sûre, il est nécessaire d'admettre qu'il y avait une sélection parmi les postes chargés de signaler par la flamme et par la fumée; avec l'habitude de faire un signal à heure fixe pour indiquer que tout allait bien, les tours placées sur les sections rectilignes du "Limes" se seraient masquées mutuellement et il aurait été impossible ou tout au moins bien difficile, même pour les voisins, de constater si réellement tous les postes avaient fait le signal.

Ce qui est le mieux connu du Limes c'est son extrémité occidentale à l'époque des Han Antérieurs: c'est la partie qui a fourni le plus grand nombre de documents. C'était le secteur du tou-wei de

Yu-men, Yu-men tou-wei 3 l   . De ce personnage qui avait son siège au petit fort T. XIVS

dépendaient deux heou-kouan 1e celui de Ta-tsien-tou   e et celui de Yu-men

I) STEIN, Serindia, II, 644.

  1. STEIN, Serindia, II, 662.

  2. STEIN, Serindia, II, 644, 641, 636, 658, 667-8, 669, 681, 694, etc.

  3. WANG, k. 2, zob, explique ce petit nombre par la différence de sens que les lexicographes font entre fong, signal de fumée pour le jour et souei, signal de feu pour la nuit: la fumée le jour étant moins visible que la flamme la nuit, on aurait fait moins de postes de signaux de jour que de signaux de nuit; il est évident, au contraire, que moins le signal était visible, plus il était nécessaire de rapprocher les tours, si l'on voulait voir les signaux, et d'autre part que, si on avait séparé les signaux de jour et de nuit, il n'y aurait eu aucun besoin d'un appareil pour les signaux de fumée, car la fumée s'élève naturellement très haut et se voit de très loin; l'appareil n'était nécessaire que pour les signaux de feu, car il fallait élever la flamme. La fiche T.xxii. e. 03 (ci-dessous n° 42) montre que, contrairement ă ce que pensait Wang Kouo-wei, les signaux de fumée de jour et les signaux de feu de nuit se faisaient dans le méme poste et que l'appareil était indifféremment employé pour les uns et les autres.

  4. STEIN, Serindia, II, 6zo sq., 684-90; figs. 183, 184 (p. 685); Plan 40.