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0099 Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1
Les documents chinois de la troisième expédition de Sir Aurel Stein en Asie Centrale : vol.1 / Page 99 (Color Image)

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doi: 10.20676/00000258
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INTRODUCTION   83

TOYUKH et YUTÓGH sur la route de Turfán à Fi-chan, MURTUKH. Tous (sauf un qui remonte aux Tsin) sont de l'époque des T'ang; très variés de contenu, ils peuvent se répartir en quatre classes: I° documents officiels, débris des archives de l'administration chinoise de la région de Turfán aux VI le et VI I le siècles, époque où ce pays formait le Gouvernement-Général du département de Si,

Si-tcheou tou-tou-fou   14 Ji : la plupart proviennent du cimetière d'AsTÁNA, mais il en a été
trouvé aussi à Kharakhöja, à Yutógh et ă Toyukh;

documents privés, en très petit nombre, émanant soit de fonctionnaires, soit de personnes privées, soit de temples: contrats, lettres, livres de comptes, etc.;

3° fragments de rouleaux de livres classiques ou d'ouvrages littéraires, également peu nombreux; 4° documents religieux, en particulier fragments de livres bouddhiques.

DOCUMENTS PROVENANT D'ASTANA

Archives administratives du Gouvernement-Général du département de Si.

Le royaume de Kao-tch`ang A , dont le territoire occupait le bassin de Turfán, après avoir été gouverné au VIe siècle par une dynastie royale d'origine chinoise, les K'iu , 41,1 qui avaient organisé leur cour à la chinoise et employaient la langue chinoise, sinon comme langue officielle de l'administration, au moins comme langue de cour, fut réduit en province chinoise en 640, à la suite d'une

expédition qui se termina par la prise de la capitale.' Le roi K'iu Tche-cheng ` 1   ;;1 fut emmené
prisonnier en Chine; il fut d'ailleurs bien traité et reçut un titre de cour. Mais la reprise de l'activité politique chinoise en Asie Centrale qui avait suivi de près la pacification de l'empire par les Souei et qui, interrompue un instant par la guerre civile qui renversa cette dynastie, se poursuivit dès le lendemain de l'avènement des Tang, ne pouvait permettre, surtout au début, le maintien d'un souverain local à Turfán: la région était à la fois trop importante comme noeud de routes et trop près des tribus turques; et l'équipée de K'iu Wen-t'ai A )Z *1 le prédécesseur de Tche-cheng, qui, plus effrayé des Turcs proches que des Chinois lointains, avait lâché ceux-ci après leur avoir fait des avances, en sorte que son changement de front avait été la cause de l'expédition de 640, montrait que ce pays avait besoin d'être occupé réellement pour être sûr. Des garnisons chinoises y furent installées sous l'autorité d'un fonctionnaire chinois qui reçut le titre de Protecteur-Général Pacificateur de

l'Occident, Ngan-si tou-hou   «eg   ; la résidence de celui-ci fut placée non pas à l'ancienne

capitale du royaume, Kao-tch`ang ,   ;   (aujourd'hui Khara-khőja, à 42 km. est de Turfán), mais
un peu à l'ouest, à la sous-préfecture de Kiao-hoM (actuellement Yár-khoto, à 20 li ouest de Turfán), ancienne résidence de l'administration chinoise au temps des Han et des Six-Dynasties, qui avait l'avantage d'être à la jonction des routes sortant de la dépression de Turfán soit vers le nord dans la direction des pays turcs où on installa, un peu à l'ouest de Guchen actuel, le Protecteur-

Général de Pei-t`ing, Pei-t`ing tou-hou fou 4L t   J f , soit vers l'ouest dans la direction de l' Ili,

soit vers le sud-ouest dans celle de Yen-k`i A   (Kharashahr) et du bassin du Tárim.

La réaction des Turcs contre l'influence chinoise ne se fit pas attendre: le khaghan A-che-na Ho-lou

ril   g t qui, étant chef des tribus établies entre Urumchi et Guchen, était un de ceux dont la
puissance était le plus directement affectée par l'intrusion des Chinois, n'acceptait leur présence qu'à contre-coeur; molesté par son voisin Che-kouei, allié des Chinois, il réussit ă le chasser et, fort du prestige de sa victoire, il entraîna l'ensemble des tribus turques, attaqua ouvertement les Chinois et les chassa ă la fois de Turfán et de Hámi (651). Il fallut plusieurs années pour le réduire, mais en décembre 657 Ho-lou fut pris (il devait être sacrifié sur la tombe de l'empereur T'ai-tsong, le Tchao-

ling   , l'année suivante) et, non seulement les départements de Yi f j'i (Hâmi) et de Si fi 01

t) Voir ci-dessous, p. 166.

2) J'ai résumé ici ce qu'il m'a paru nécessaire de connaître de l'histoire de Turfán sous les Tang pour comprendre les documents publiés ci-dessous; pour plus de détails, voir CHAVANNES, Documents sur les Tou-kiue (Turcs) Occidentaux, pp. 107-112